Volkswagen prépare le terrain à ce qui pourrait devenir la deuxième usine de batteries pour véhicules électriques construite au Canada. La multinationale allemande commence à chercher un endroit qui pourrait accueillir son projet.

Ce processus prend la forme d’un accord non contraignant conclu avec le gouvernement Trudeau. Il a été annoncé jeudi alors que le ministre fédéral de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne, était de passage en Allemagne, notamment afin d’y rencontrer le conseil d’administration du constructeur automobile dans le cadre d’un voyage en Europe.

Les démarches pour identifier le site seront menées par la filiale de Volkswagen (PowerCo) qui se spécialise dans le créneau des batteries. Les négociations devraient débuter prochainement, selon l’entreprise.

« Le Canada constitue une option logique pour la construction d’une usine nord-américaine, a souligné le chef de la direction de Volkswagen, Oliver Blume. Le pays offre des conditions économiques idéales et le gouvernement du Canada a déjà prouvé qu’il était un partenaire solide et fiable. »

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Le ministre fédéral de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne (à gauche), et le chef de la direction de Volkswagen, Oliver Blume (à droite)

Si l’usine est construite, il s’agirait de la première du genre exploitée par Volkswagen à l’extérieur du continent européen. Il reste à voir quelle province pourrait accueillir l’éventuel complexe. Le constructeur automobile s’est abstenu d’envoyer des signaux à ce sujet, jeudi.

« Bons rapports » avec l’Ontario

L’Ontario a été la première province à accueillir un investissement de la sorte. En mars dernier, Stellantis et LG avaient annoncé une usine de 5 milliards dans la région de Windsor. Signe que les démarches sont à leurs balbutiements, le nom de Volkswagen n’apparaît pas dans les registres des lobbyistes du Québec et de l’Ontario.

Cependant, l’annonce de Volkswagen comporte un volet entourant l’approvisionnement en matériaux de cathodes – composante névralgique de la batterie au lithium-ion – avec Umicore, qui a annoncé la construction d’une usine de 1,5 milliard à Kingston en juillet dernier.

L’Ontario entretient de très bonnes relations avec le constructeur en raison de l’importance du secteur automobile dans la province. Aussi, le gouvernement Ford voudra assurément déployer des efforts importants pour s’assurer que Volkswagen choisisse sa province.

« L’Ontario a de bons rapports avec la compagnie », a relevé une source gouvernementale à Ottawa, qui n’est pas autorisée à s’exprimer publiquement.

À Québec, le gouvernement Legault n’a pas commenté l’annonce de Volkswagen, mais les représentants de la province disent parler à tous les acteurs du secteur automobile à propos de la filière des batteries.

Les visées canadiennes de la multinationale établie à Wolfsbourg surviennent quelques mois seulement après la signature d’une entente avec Ottawa, en août dernier, entourant l’accès aux minéraux critiques (lithium, nickel et cobalt).

Avec la collaboration de Joël-Denis Bellavance, La Presse

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  • 1,7 milliard
    Enveloppe de la stratégie des minéraux critiques du gouvernement Trudeau sur cinq ans
    SOURCE : gouvernement du Canada