Le nombre d’entreprises canadiennes actives a diminué pour le deuxième mois consécutif en août, révèle la plus récente enquête de Statistique Canada, au moment où le taux de chômage augmentait légèrement.

La diminution du nombre d’entreprises actives est principalement attribuable à la hausse du taux de fermeture d’entreprises, lequel est passé de 4,6 % en juillet à 4,9 % en août, indique le rapport de Statistique Canada. Il s’agit du deuxième mois consécutif où l’on enregistre une baisse. En août 2022, on dénombrait 2529 entreprises en moins. Du côté des ouvertures d’entreprises, le taux est en baisse aussi.

« On voit ces entreprises qui décident de lancer la serviette et qui ont dû se dire, j’ai bien essayé, mais cette fois, les ventes ne seront pas de retour », explique en entrevue Simon Gaudreault, vice-président à la recherche et chef, économie, à la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI).

« Une détérioration de la situation »

L’indicateur de la reprise économique des PME de la FCEI présente la même tendance, affirme Simon Gaudreault. L’indicateur montre que 17 % des PME sont à risque de fermeture. La moitié des PME, soit 51 %, ont encore des revenus sous la normale tandis que 58 % sont aux prises avec une dette liée à la COVID-19, indique la FCEI. La dette moyenne est de 108 000 $.

« Il a une détérioration de la situation », soutient Simon Gaudreault.

À la fin des programmes d’aide mis en place pendant la pandémie, on avait bien dit que les effets ne seraient pas immédiats, que les entreprises pourraient s’accrocher un certain temps avant de prendre leur décision.

Simon Gaudreault, de la FCEI

« Dans certains cas, poursuit-il, le bail arrive à échéance et c’est le bon moment pour choisir de ne pas le renouveler. On s’attend à ce que d’autres entreprises décident de fermer leurs portes définitivement. »

La FCEI énumère tous les défis actuels auxquels doivent faire face les PME. Que ce soit l’inflation, la pénurie de main-d’œuvre, les problèmes dans les chaînes d’approvisionnement, mais aussi la hausse prochaine des cotisations sur la masse salariale pour le Régime de rentes du Québec, le Régime de pensions du Canada et à l’assurance-emploi.

Selon les observations de Statistique Canada, la baisse du nombre d’entreprises actives était généralisée dans l’ensemble des provinces et des territoires en août 2022. Les reculs ont été les plus marqués en Ontario (- 0,3 % ; - 994), au Québec (- 0,5 % ; - 916) et en l’Alberta (- 0,2 % ; - 265).

Pour ce qui est du taux de chômage, il est passé de 4,9 % en juillet à 5,4 % en août. Cependant, il est important de rappeler que lorsque le taux de 5,1 % avait été atteint, en mai, il s’agissait d’un record depuis 1976. Le taux de juillet devenait alors un nouveau record à la baisse.

« Normalement, on se réjouirait du bas taux de chômage, mais ces jours-ci, ça montre qu’il y a de gros défis à l’horizon pour quelqu’un qui veut exploiter une entreprise, explique Simon Gaudreault. Ce n’est pas comme l’inflation ou les chaînes d’approvisionnement, on ne va pas se débarrasser de la pénurie de main-d’œuvre à court ou moyen terme, c’est alimenté par notre démographie. »

« Ce n’est pas étonnant dans un contexte comme celui-ci que des entrepreneurs et entrepreneures décident qu’ils en ont assez », conclut-il en rappelant l’importance d’encourager les entreprises locales.