Profitant lui aussi de la politique de télétravail de l’entreprise d’Ottawa, le président de Shopify, fournisseur de solutions de commerce électronique, a décidé de rentrer à Montréal après avoir longuement envisagé un déménagement à Miami ou à New York.

Harley Finkelstein vient d’acheter une maison à Montréal et c’est ici qu’il entend s’installer dans quelques mois avec sa femme et leurs deux filles.

C’est en quelque sorte un retour aux sources pour ce natif de Montréal ayant toutefois grandi dans le sud de la Floride. Actuellement installé à Ottawa, où se trouve le siège social de Shopify, Harley Finkelstein vit dans la région de la capitale nationale depuis 2005.

« Après mûre réflexion, ma femme et moi avons décidé que Montréal est l’endroit où nous souhaitons vivre et élever nos jeunes enfants », explique celui qui a eu 39 ans mardi.

« Puisque Shopify permet de travailler de n’importe où, nous pouvions essentiellement choisir de déménager à n’importe quel endroit dans le monde », dit-il.

Nous avons établi notre top 3 [New York, Miami et Montréal] et avons choisi Montréal après avoir passé un certain temps dans chacune de ces trois villes au cours de la dernière année.

Harley Finkelstein, président de Shopify

Harley Finkelstein entend maintenant s’établir officiellement à Montréal l’été prochain.

« Il n’y a tout simplement aucune autre ville qui se compare à Montréal », lance-t-il.

« Montréal l’a emporté sur New York et Miami en raison de sa culture, de son énergie et de ses gens. Et nous adorons l’idée du bilinguisme », dit-il en précisant que sa femme, Lindsay Taub, parle couramment français et que ses enfants suivent des cours de français.

PHOTO FOURNIE PAR HARLEY FINKELSTEIN

Harley Finkelstein avec sa femme, Lindsay Taub, et leurs filles

S’il comprend très bien le français et le parle lui aussi, il soutient néanmoins avec humilité avoir encore un « petit bout de chemin » à faire avant de parler français aussi bien que sa femme.

« Une chose que j’aime beaucoup à l’idée de déménager à Montréal, dit-il, est le fait que mes enfants seront plus près de leurs grands-parents et de leurs arrière-grands-parents, qui vivent tous à Montréal. »

Retour aux sources

Il explique que sa décision a moins à voir avec le désir de quitter Ottawa qu’avec le besoin de rentrer à Montréal. « Ça n’a pas été une décision facile. Ottawa est l’endroit où j’ai rencontré ma femme et où nous avons bâti Shopify. C’est une ville magnifique. La famille est extrêmement importante pour moi. Et c’est à Montréal que mes parents et certains de mes meilleurs amis habitent. C’est aussi là que ma famille a immigré et que mon grand-père a lancé son entreprise [Les Œufs du Capitaine, au marché Jean-Talon]. »

Lorsqu’on lui demande s’il y a des projets dans lesquels il entend s’impliquer une fois qu’il sera de retour à Montréal, Harley Finkelstein affirme qu’il aimerait aider des entrepreneurs et appuyer de jeunes entreprises.

Son site web (harleyf.com) indique qu’il soutient d’ailleurs déjà financièrement plus d’une trentaine de jeunes pousses.

Impliqué dans la communauté juive canadienne, notamment dans un projet à Ottawa, il aimerait s’engager de la même façon à Montréal.

Il dit aussi qu’il a toujours aimé passer du temps avec des étudiants en commerce. « Alors en tant qu’ancien étudiant des universités McGill et Concordia, vous allez peut-être m’apercevoir à l’occasion dans les couloirs des pavillons universitaires. »

Haute direction dispersée

La décision de Harley Finkelstein fait en sorte que les membres de la haute direction de Shopify seront bientôt tous dispersés un peu partout en Amérique du Nord.

Le chef des finances de Shopify, Jeff Hoffmeister, habite à New York. Le chef des technologies, Allan Leinwand, vit à San Francisco. Le chef de la direction de l’entreprise, Tobias Lütke, est à Ottawa.

Shopify est un fournisseur de solutions de commerce électronique qui pendant un bon moment l’année dernière était considéré comme la plus grosse entreprise au pays, avec une valeur boursière supérieure à 200 milliards de dollars.

À son plus haut niveau, son action valait plus de 2000 $ à la Bourse de Toronto.

Le titre — fractionné à raison de dix actions pour une plus tôt cette année — s’est toutefois fortement replié depuis un an, une glissade amplifiée par le recul généralisé des titres dans le secteur des technologies.

La valeur boursière de Shopify s’élève aujourd’hui à une cinquantaine de milliards.