Neuf mois après avoir conclu sa plus importante ronde de financement, la jeune pousse québécoise LeddarTech réduit son effectif d’environ 11 % après avoir ajusté son modèle d’affaires pour se concentrer sur les logiciels automobiles plutôt que sur les composants.

Établie à Québec, l’entreprise spécialisée dans les technologies de détection pour l’automobile a remercié 27 travailleurs le mois dernier, selon l’avis de licenciement qui a été transmis au gouvernement du Québec.

« Nous sommes toujours en croissance dans le logiciel alors que du côté de la production [de composants], c’est en baisse, explique le président et chef de l’exploitation de LeddarTech, Frantz Saintellemy. C’est un changement du modèle d’affaires. »

Au terme de cette restructuration, l’effectif de LeddarTech est d’environ 220 personnes. L’entreprise a développé un large éventail d’applications pour guider les véhicules autonomes.

En début d’année, elle avait dévoilé un système prometteur de simulation de capteurs automobiles conçu avec la firme allemande dSpace. L’objectif consiste à réduire considérablement le temps d’entraînement des intelligences artificielles.

Malgré la réduction d’effectif, LeddarTech demeure en bonne posture, affirme M. Saintellemy. Des postes sont à pourvoir dans les secteurs plus porteurs de l’entreprise, affirme-t-il. Les postes éliminés sont répartis à travers l’entreprise, qui compte des centres de recherche à Montréal, à Québec, à Toronto ainsi que deux autres à l’étranger.

PHOTO ANDRÉ PICHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Frantz Saintellemy est président et chef de l’exploitation de LeddarTech.

LeddarTech est considérée comme une licorne, une appellation utilisée pour décrire les jeunes pousses valorisée à plus de 1 milliard, depuis l’automne 2020.

Pas plus tard qu’en février dernier, la société avait conclu une ronde de financement de 177 millions CAN, la plus importante de sa jeune histoire. Investissement Québec – le bras financier de l’État québécois – avait contribué avec une injection de 11,7 millions en échange d’actions privilégiées.

Québec a également prêté 33 millions à LeddarTech il y a environ deux ans.

En février dernier, des sources avaient confié à La Presse que la ronde de financement réalisée par l’entreprise serait « idéalement » la dernière annonce du genre avant une entrée en Bourse.

Dans le contexte économique actuel, LeddarTech devra faire preuve de patience, concède M. Saintellemy.

« Les marchés boursiers ne sont pas les plus joyeux ces temps-ci, dit-il. On veut se positionner pour profiter de la croissance dans le logiciel automobile. Quand le contexte sera plus favorable, on évaluera les marchés des capitaux. Pour le moment, ce n’est pas une conjoncture favorable à cela. »

Dans l’ordre, la firme allemande Osram, le fonds d’investissement français I-Source ainsi que la Banque de développement du Canada sont les trois principaux actionnaires de LeddarTech.

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  • 2007
    C’est l’année où LeddarTech a vu le jour.
    source : leddartech