La Banque de développement du Canada (BDC) ajoute un second volet de 400 millions de dollars à son fonds d’investissement en PME de technologies propres, mis sur pied en 2018 avec une cagnotte initiale de 600 millions.

Désormais nommée Fonds Technologies pour le climat, cette deuxième mouture augmente à près de 1 milliard de dollars le montant de capital-risque à la BDC qui est dirigé vers le secteur des technologies propres et à incidence positive envers les changements climatiques.

La BDC, banque d’État fédérale consacrée au soutien financier et d’affaires des PME en développement, avait lancé son premier fonds de 600 millions en 2018 afin de « remédier au manque de capital de risque nécessaire à la commercialisation et au développement dans le secteur canadien des technologies propres et climatiques ».

Quatre ans et 78 transactions en capital-risque effectuées parmi 50 entreprises plus tard, la direction de la BDC constate que les besoins en capital-risque de développement des PME du secteur des technologies propres demeurent considérables.

Selon la BDC, le Canada se classe actuellement au deuxième rang de l’indice mondial de l’innovation dans les technologies propres, alors qu’il était au septième rang en 2014.

Toutefois, « le secteur des technologies propres n’attire encore que 5 % des investissements en capital-risque d’entreprises au Canada, comparativement à 14 % en moyenne dans les autres pays d’économie comparable », souligne sa présidente et cheffe de la direction, Isabelle Hudon, lors d’un entretien avec La Presse.

D’où la motivation de la BDC de continuer à « jouer un rôle de premier plan en aidant les PME canadiennes du secteur des technologies propres à rêver plus grand et à devenir des championnes mondiales de leur technologie », lit-on dans son communiqué de présentation.

La BDC mise aussi sur ses relations dans le milieu des investisseurs privés en capital-risque afin de générer un effet multiplicateur élevé avec ses investissements initiaux dans des PME à bon potentiel de développement.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

Isabelle Hudon, présidente et cheffe de la direction de la BDC

« C’est d’ailleurs dans le secteur des technologies propres que nous obtenons jusqu’à maintenant le plus haut multiple d’attraction de capitaux privés en ajout à nos propres capitaux, de l’ordre de six dollars du privé pour un dollar provenant de la BDC. C’est trois fois plus que la moyenne de deux pour un qui est mesurée parmi l’ensemble des secteurs d’activité de notre division BDC Capital », souligne Mme Hudon en discussion avec La Presse.

Investissements directs et indirects

Le coup de pouce financier de la BDC aux PME de technologies propres s’effectue surtout avec deux types d’investissement direct : en titres du capital-actions ou en titres de dette convertibles en capital-actions des entreprises concernées. La BDC investit aussi de façon indirecte par l’entremise de placements dans des fonds d’investissement gérés par des tiers.

Parmi les PME québécoises qui sont dans le portefeuille du premier volet de fonds de technologies propres de la BDC, on signale deux entreprises de la région de Montréal : NanoXplore, producteur de matériaux technologiques de graphène, ainsi que GHGSat, qui développe des technologies de surveillance satellitaire des émissions polluantes.

Dans la région de Québec, le fonds de technologies propres de la BDC est investi chez Flo, fabricant de bornes de recharge de véhicules électriques, ainsi que chez l’entreprise H2O Innovation, spécialiste des technologies avancées de traitement de l’eau, et chez l’entreprise Flyscan, spécialisée en technologies de détection de fuites de produits pétroliers.