Au 9étage, décoré sur le thème du Vieux-Port, le bureau de la réceptionniste ressemble à un conteneur, et un gros GOOGLE MONTRÉAL reprend le design de la fameuse enseigne lumineuse Farine Five Roses.

Le 10étage, lui, reprend l’esthétique du Quartier chinois avec une magnifique œuvre murale signée Bryan Beyung, un artiste montréalais issu d’une famille de réfugiés sino-cambodgiens, tandis que la cafétéria du 13e rend hommage au marché Jean-Talon et à la Petite Italie.

Pour ses bureaux montréalais dont l’inauguration officielle a eu lieu mercredi, Google a voulu « refléter l’essence » de la métropole, a expliqué Jean-Philippe Gauthier, porte-parole. La visite d’une demi-heure offerte aux journalistes a permis de constater que le mandat a été bien entendu, avec un souci du détail et du confort des employés plutôt impressionnant.

Fait à noter, la conférence de presse a été tenue entièrement en français, malgré la présence d’intervenants dont ce n’était manifestement pas la langue maternelle.

Noms d’arbres en mohawk

Au 9étage, on a notamment prévu un espace pour la nourriture et le repos des chiens, qui sont autorisés sur les lieux de travail. Au sol, un tapis gris a été tissé avec une carte Google des environs, et les nouveaux bureaux y figurent en blanc. Au plafond, si on y prête attention, le panneau filtrant la lumière représente le pont Jacques-Cartier.

Les salles de réunion portent des noms d’arbres en mohawk, choisis par les employés après consultation de la communauté de Kahnawake. C’est cette consultation, indique-t-on, qui a permis de découvrir qu’il n’était pas souhaitable de choisir des noms de plantes, dont certaines sont considérées comme sacrées. Un code QR permet de connaître la prononciation en français, en anglais et en mohawk.

PHOTO FLORIAN LEROY, COLLABORATION SPÉCIALE

Les salles de conférence portent des noms d’arbres en mohawk.

Au 10étage, des salles de repos, où on peut méditer ou faire la sieste, sont offertes.

Situé à la jonction du Quartier chinois et du Vieux-Montréal, l’édifice historique a été complètement rénové, tout en conservant son enveloppe et sa structure. Les quelque 300 employés de Google en occupent présentement trois étages sur 13, et deux autres étages seront aménagés prochainement. Outre les trois quartiers visités, on veut rendre hommage au Village et au Plateau.

À terme, annonçait Google en février 2020, ces locaux pourront accueillir un millier d’employés. On est loin, très loin des premiers pas de Google à Montréal en 2004, alors qu’on avait embauché trois ingénieurs travaillant dans des espaces de travail partagés.

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Pour ses bureaux montréalais dont l’inauguration officielle a eu lieu ce mercredi, Google a voulu « refléter l’essence » de la métropole, a expliqué Jean-Philippe Gauthier, porte-parole.

Une IA programmeuse

C’est notamment entre ces nouveaux murs que des « Googlers », le nom donné au personnel, s’occupent de la cybersécurité du navigateur Chrome, des services infonuagiques et de la recherche en intelligence artificielle (IA).

La sécurité de Chrome, a-t-on rappelé en conférence de presse, concerne quelque 4 milliards d’appareils et suscite 250 millions d’alertes de sécurité chaque mois. « Certaines des fonctions les plus innovantes de Chrome ont été développées ici [à Montréal] », indique M. Gauthier.

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Hugo Larochelle, responsable de l'équipe de recherche en intelligence artificielle, Google Brain

La recherche en intelligence artificielle, qui réunit une trentaine de personnes sous la direction d’une sommité mondiale dans ce domaine, Hugo Larochelle, est créditée d’une centaine de publications depuis la fondation, en 2016, du laboratoire appelé Google Research Brain Team.

C’est ici, indique en entrevue M. Larochelle, qu’on a notamment développé l’expertise d’un projet plutôt inspirant : le contrôle et la stabilisation de ballons lancés dans la stratosphère pour transmettre le réseau internet. Le projet « Loon » a toutefois été abandonné par la maison mère de Google, Alphabet, en janvier 2021.

Moins spectaculaire, mais nettement plus prometteur, un autre champ d’études du laboratoire montréalais consiste à utiliser l’apprentissage automatique pour simplifier la vie des programmeurs, notamment en corrigeant les erreurs. « C’est un champ d’application qui est de plus en plus populaire, explique M. Larochelle. C’est un bel exemple de l’utilisation de l’apprentissage automatique pour débarrasser les programmeurs des tâches les plus fastidieuses et leur permettre d’être plus créatifs. »