(Montréal) Le Port de Montréal a besoin de plus d’infrastructures pour éviter l’engorgement de la chaîne d’approvisionnement, selon le président-directeur général de l’Administration portuaire de Montréal (APM), Martin Imbleau, qui était présent lors de l’annonce d’un investissement dans 18 millions dans le secteur du grain.

En 2021, la chaîne d’approvisionnement avait été mise à mal par des perturbations de la production, une flambée des prix des conteneurs et par le fait que de nombreux conteneurs étaient au mauvais endroit au mauvais moment.

Échaudés par ces difficultés, les détaillants ont commandé plus tôt leurs articles et ont augmenté leur capacité d’entreposage, ce qui a amené une autre source d’engorgement. « Les entrepôts ont commencé à être pleins, la consommation a baissé et finalement, chez les détaillants, c’était plein. Dans les entrepôts, c’était plein. Au port, c’était plein et dans les sites de production, c’était plein. »

Les deux crises différentes de la chaîne d’approvisionnement, celles de 2021 et de 2022, doivent servir de leçon, croit-il. « Ce que ça démontre, c’est qu’il y a un manque d’infrastructures pour assurer la fluidité de l’ensemble de la chaîne. »

Le grand patron de l’APM dit qu’il travaillera « avec acharnement » afin de réaliser son projet de terminal portuaire à Contrecœur, sur la Rive-Sud de Montréal, dont la mise en service est prévue pour 2026.

« Quand même août et septembre ont été des mois plus difficiles, mais aujourd’hui, on est revenu à la normale. On ne s’en satisfait pas. On n’a pas trouvé toutes les causes précises. La plus importante, c’est le besoin d’infrastructures qui est criant. »

La congestion au Port de Montréal est toutefois « beaucoup moins sévère » que dans d’autres ports nord-américains, nuance M. Imbleau.

Un investissement de 18 millions

M. Imbleau a fait ces commentaires, mercredi, dans le cadre d’une annonce d’un investissement de 18 millions dans les installations de DG CanEst Transit au Port de Montréal, avec un soutien de 8 millions de la part du gouvernement fédéral.

Le projet vise à accroître le nombre de conteneurs entreposés sur place, à améliorer la qualité du service de nettoyage des grains, à optimiser la circulation dans la cour et à augmenter la capacité de chargement et de manutention des conteneurs.

Les investissements permettront de doubler la capacité des installations de l’entreprise au Port de Montréal de 400 000 tonnes métriques à 800 000 tonnes de manutention de produits agricoles annuellement, affirme Marc-Aurel Clapperton, directeur général de DG CanEst Transit. Il a souligné que l’entreprise y opérait maintenant à pleine capacité.

« Cette amélioration de la capacité globale, qui est maintenant insuffisante dans la grande région de Montréal, permettra à DG CanEst Transit et au Port de Montréal de combler ce déficit et de rencontrer l’augmentation prévue de la demande. »