De son propre aveu, le grand patron des magasins Bentley, spécialisés dans les valises et les sacs à dos, a parfois trouvé le temps long pendant la pandémie, alors que les projets de voyage n’étaient pas à l’ordre du jour. Avec un certain retour à la normale, le détaillant canadien redéfinit le concept de ses magasins, exploite une nouvelle enseigne et planifie une percée internationale.

« [Au cours des deux dernières années], il y a eu des moments un peu longs », a lancé sans détour Walter Lamothe, président et chef de la direction de Bentley, au cours d’une conférence tenue jeudi dans le cadre de Tag, un évènement organisé par le Conseil québécois du commerce de détail (CQCD).

Mais les vols ont repris et les gens ont recommencé à boucler leurs valises. Ainsi, le détaillant, qui exploite 160 magasins au pays, dont une cinquantaine au Québec, a repris son envol en faisant littéralement du « ménage » dans ses boutiques et en mettant au point une formule permettant aux clients de magasiner avec leur téléphone… les deux pieds dans le magasin.

« On est en train de changer tous les Bentley », a indiqué M. Lamothe au cours d’un entretien avec La Presse. Imaginez 6000 unités dans un magasin de 1200 pieds carrés. C’était l’enfer », ajoute-t-il en comparant son ancien concept à un marché aux puces. Peu à peu, les succursales changent d’allure. C’est notamment le cas de celles situées au Carrefour Laval et au CF Fairview Pointe-Claire. De 6000 unités, elles sont passées à 2000.

Après des mois de tests, à partir de janvier, dans l’ensemble des magasins de l’entreprise, dont le siège social est situé à Montréal, les clients en boutique pourront accélérer leur recherche de valises en scannant avec leur téléphone les codes barres accolés à chacun des articles. Ils auront accès d’un seul coup d’œil à une foule de renseignements sur l’article qu’ils convoitent et pourront le commander directement. Dans ce cas, pourquoi ne pas tout simplement acheter sa valise ou son sac à dos en ligne dans le confort de son foyer ? Quel est l’avantage de se déplacer en magasin ? « Le produit est compliqué », soutient M. Lamothe, qui se dit convaincu que peu de gens connaissent bien les matériaux qui composent une valise.

Le toucher est important. On voit le choix. On teste les roues, on ouvre la valise, on la pèse.

Walter Lamothe, président et chef de la direction de Bentley

De cette façon, il fait le pari que le consommateur a le meilleur des deux mondes.

Puis, à travers les sacs de voyage et autres portefeuilles, Bentley a également profité de la pandémie pour développer une nouvelle marque végane, qui s’adresse surtout aux femmes. Riona se spécialise particulièrement dans les sacs à main. « Dans la catégorie des sacs à main, on a toujours eu des marques maison plus bas de gamme, reconnaît le patron de l’entreprise. On a voulu aller dans le végane. » Les articles sont donc tous conçus avec des matériaux synthétiques.

Des nouveaux magasins

Bentley veut également sortir du pays en ouvrant des magasins à l’étranger. C’est avec sa nouvelle enseigne Tracker que l’entreprise souhaite y arriver. Tracker, c’est d’abord et avant tout la marque privée de Bentley depuis 30 ans. À l’international, l’entreprise a décidé d’ouvrir des magasins du même nom, puisque Bentley, à l’étranger, fait plutôt référence au constructeur automobile britannique. « Ce n’est pas un meilleur magasin que Bentley, assure Walter Lamothe, mais je ne veux pas aller avec cette marque à l’étranger. »

Les produits vendus sont sensiblement les mêmes, comme en témoigne le premier magasin Tracker ouvert à l’aéroport Montréal-Trudeau. Deux autres adresses verront également le jour au Québec à Terrebonne et à Place de la Cité, dans la capitale nationale. Celles-ci serviront en quelque sorte de « laboratoire » avant que la marque soit exportée.

Bentley en bref

Fondation : 1987

Siège social : Montréal

Nombre de magasins au pays : 160

Nombre de marques : plus d’une quarantaine

Source : Bentley