(San Francisco) En mai, Mark Zuckerberg, PDG de Meta, a gelé les embauches d’ingénieurs et d’experts en données. En juillet, il a prévenu les employés qu’ils devaient s’atteler à une « période intense » de 18 à 24 mois et a demandé aux gestionnaires d’identifier les employés moins performants. Cette semaine, il a annoncé que l’entreprise allait geler les embauches et réduire les budgets, ce qui entraînera des licenciements.

C’est le signe le plus récent des difficultés que connaît l’entreprise anciennement appelée Facebook. Pendant des années, Meta a enregistré une croissance record, impressionnant ses investisseurs par sa capacité à dépasser les prévisions financières et à générer des revenus. Mais cette année, les rapports trimestriels sur les bénéfices ont été moins roses, Meta étant aux prises avec les bouleversements de l’économie mondiale ainsi qu’avec des menaces concurrentielles et réglementaires.

Le gel de l’embauche a été rapporté plus tôt cette semaine par Bloomberg.

M. Zuckerberg a fait cette annonce lors de sa séance hebdomadaire de questions-réponses avec les employés. Selon les employés qui ont assisté à la réunion, Mark Zuckerberg a déclaré qu’il devait planifier de manière prudente pour tenir compte de la baisse des revenus de l’entreprise.

Les responsables de Meta ont été invités à réduire leurs budgets, soit en ne remplissant pas les postes vacants, soit en réduisant le nombre de leurs employés.

Un employé de Meta, qui a demandé à ne pas être nommé parce que les employés ne sont pas autorisés à parler aux journalistes, a déclaré que les responsables avaient déjà commencé à identifier les employés peu performants en les soumettant à un processus d’« évaluation des performances ». Si les employés ne trouvaient pas de rôle dans d’autres équipes, ils pouvaient perdre leur emploi dans l’entreprise.

Meta a refusé de faire des commentaires, mais un porte-parole de l’entreprise a renvoyé un journaliste aux remarques publiques faites par Zuckerberg en juillet.

« Notre plan est de réduire progressivement la croissance du nombre d’employés au cours de l’année prochaine », a déclaré Zuckerberg lors d’une conférence téléphonique sur les résultats avec les investisseurs en juillet. « De nombreuses équipes vont être réduites afin que nous puissions transférer notre énergie vers d’autres domaines. »

Meta a montré des signes de ralentissement financier pendant la majeure partie de l’année, alors qu’elle s’engage dans une démarche agressive visant à offrir des produits pour le métavers naissant — un domaine qui, selon Zuckerberg, représente l’avenir de son entreprise, ce qui reste largement à prouver.

Au cours de son dernier trimestre, Meta a enregistré une baisse de 1 % de ses revenus trimestriels par rapport au même trimestre de l’année précédente. C’était la première fois que les revenus du géant des médias sociaux baissaient depuis son entrée en Bourse il y a dix ans.

Le chiffre d’affaires du trimestre s’élève à 28,82 milliards de dollars américains, contre 29,07 milliards US un an plus tôt. Le bénéfice s’est élevé à 6,69 milliards US, soit une baisse de 36 % par rapport à l’année précédente. Les analystes de Wall Street avaient prévu des bénéfices de 7,04 milliards US pour des recettes de 28,9 milliards US, selon les données compilées par FactSet.

Cet article a été initialement publié dans le New York Times.

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