Le prix du panier d’épicerie a connu une inflation d’environ 8,5 % chez Metro par rapport à l’an dernier, mais cette hausse ne s’est pas pleinement reflétée dans les revenus de la société montréalaise au moment où les consommateurs sont plus nombreux à manger à l’extérieur. Malgré cela, la direction demeure optimiste.

Au troisième trimestre terminé le 2 juillet dernier, le propriétaire des enseignes Metro et Super C a observé une accélération de l’inflation alimentaire. Le panier alimentaire a connu une inflation de 8,5 % par rapport à la même période l’an dernier. Cela se compare à un rythme de 5 % au trimestre précédent. En juin, le prix des aliments a connu une inflation annuelle de 8,8 % au Canada, selon Statistique Canada.

Cette augmentation ne s’est pas pleinement reflétée dans les revenus, les ventes comparables des magasins d’alimentation ayant avancé de seulement 1,1 %. Au cours d’un appel avec les analystes, mercredi, le président et chef de la direction de Metro, Eric La Flèche, a évoqué les volumes de ventes pour expliquer l’augmentation plus modeste, alors que les ménages sont plus nombreux à manger à l’extérieur de leur domicile qu’au même moment l’an dernier.

Le grand patron de Metro s’attend à ce que la croissance des ventes comparables en épicerie soit plus robuste à l’avenir, lorsque la comparaison avec l’an dernier se fera entre deux périodes où les mesures sanitaires étaient assouplies. « Nous allons comparer des pommes avec des pommes et je crois que nous nous en tirerons très bien. »

Questionné sur l’effet de l’inflation sur le pouvoir d’achat des consommateurs, M. La Flèche a dit ne pas craindre une diminution des dépenses en épicerie.

Est-ce que les gens vont moins manger et mettre moins de choses dans leur panier ? Personnellement, je ne le crois pas.

Eric La Flèche, président et chef de la direction de Metro

Le comportement des consommateurs change, admet le dirigeant. « Oui, ils se tournent vers les marques privées. Oui, ils consomment des protéines moins chères, mais on pense que ces changements vont se faire dans nos magasins. »

La modération de la croissance des ventes comparables n’est pas liée à une concurrence plus forte entre les épiciers, a répondu M. La Flèche. « La concurrence est toujours intense. Le marché est très concurrentiel, mais nous n’avons pas vu de comportements irrationnels. »

La situation décrite chez Metro est semblable à ce qui est observé chez le concurrent Loblaw, croit Chris Li, de Desjardins Marché des capitaux. L’analyste estime que les volumes ont diminué d’environ 7 % chez Metro, comparativement à 5 % au cours du trimestre précédent. « Comme chez Loblaw, le recul marqué du volume s’explique par la comparaison avec l’an dernier, où les épiciers ont profité des restrictions sanitaires, et probablement, aussi, par des changements d’habitude de la part des consommateurs, qui ont choisi des produits moins chers en raison de l’inflation. »

Les pharmacies, locomotives du trimestre

Le segment pharmacie, pour sa part, a été soutenu par les activités liées à la COVID-19 et par la vente de produits cosmétiques au moment où les gens sortent davantage. Metro, propriétaire de l’enseigne Jean Coutu, a enregistré une hausse de 7,2 % de ses ventes dans le segment pharmacie.

Au troisième trimestre, le bénéfice net s’est chiffré à 275 millions, comparativement à 252,4 millions pour le trimestre correspondant de 2021.

Les revenus totaux, pour leur part, ont progressé de 2,5 % pendant cette période, à 5,9 milliards.

Le bénéfice ajusté dilué par action s’établit à 1,18 $, par rapport à 1,06 $. Avant la publication des résultats, les analystes anticipaient un bénéfice par action de 1,19 $, selon la firme Refinitiv.

L’action de Metro perdait 1,45 $, ou 2,06 %, à 68,78 $ à la fermeture de la Bourse de Toronto.