(San Francisco) Amazon a réalisé plus de 121 milliards de dollars de chiffre d’affaires au deuxième trimestre, en hausse de 7 %, malgré une comparaison défavorable avec l’année dernière et un contexte économique difficile.

L’action du géant du commerce en ligne bondissait de plus de 10 % lors des échanges électroniques après la clôture de la Bourse, après de nombreuses performances décevantes des autres entreprises technologiques.

Le groupe américain a cependant enregistré une perte nette de 2 milliards de dollars à cause d’une perte sur investissement de 3,9 milliards dans le constructeur d’automobiles électriques Rivian.

« Malgré l’inflation qui fait monter le prix du carburant, de l’énergie et des transports, nous faisons des progrès sur les coûts plus contrôlables […], notamment en améliorant la productivité de notre réseau de centres de tri et de logistique », a indiqué Andy Jassy, le patron d’Amazon, cité dans un communiqué.

Amazon n’a pas déçu non plus du côté de l’infonuagique (informatique à distance) : son service AWS, leader mondial de ce marché, a engrangé 19,55 milliards de recettes, un résultat supérieur aux attentes des analystes.

Mais pour le trimestre en cours, Amazon s’attend à un bénéfice opérationnel – indicateur clé de la rentabilité – compris entre 0 et 3,5 milliards de dollars, au lieu de 4,9 milliards l’an passé à la même période.

La société de Seattle subit « la réduction des dépenses des consommateurs et la hausse des coûts », explique Andrew Lipsman, analyste du cabinet Insider Intelligence.

En quelques mois, l’environnement économique des géants des technologies s’est radicalement dégradé.

La crise sanitaire et les confinements ont entraîné une explosion des habitudes en ligne, de la consommation au travail et au divertissement. La transition numérique continue – la plupart des plateformes gagnent de nouveaux utilisateurs –, mais à un rythme ralenti, comparable à celui d’avant la pandémie de COVID-19.

À ce phénomène s’ajoutent de nombreuses contraintes macroéconomiques, à commencer par l’inflation et les difficultés liées à la chaîne d’approvisionnement.

Le deuxième employeur aux États-Unis derrière Walmart comptait 1,6 million de salariés fin 2021, soit plus du double par rapport à 2019.

Mais depuis le printemps, Amazon est « passé d’une situation de sous-effectif à une situation de sureffectif », avait noté Brian Olsavsky, le directeur financier du groupe.

Après avoir eu du mal à recruter, la plateforme a donc décidé de ralentir le rythme des embauches, comme Google, Microsoft et Snap.