Pandémie ou pas, Allied Property poursuit la transformation ambitieuse de l’ancien immeuble de Bell au centre-ville pour en faire un environnement de travail au diapason de son époque.

« Notre objectif est de créer un environnement qui améliorera la capacité des organisations d’attirer, de motiver et de retenir les hommes et les femmes super talentueux qui ont propulsé leur entreprise », a expliqué son PDG, Michael Emory, alors qu’il prenait la parole jeudi midi devant le Cercle canadien de Montréal.

L’entreprise torontoise, plus important gestionnaire de bureaux de Montréal avec près de 650 000 m2 sous gestion, investit au moins 80 millions dans la rénovation de la tour qui s’appelait 700 De la Gauchetière et qui se nomme dorénavant 1001 Robert-Bourassa.

« L’un des aspects les plus importants de ce projet est son emplacement dans un quartier urbain riche en équipements et à usage mixte », a indiqué le chef d’entreprise.

Montréal regorge de quartiers urbains à usage mixte et riches en services. C’est la principale raison pour laquelle cela fonctionne. Nous devons ensuite transformer le bâtiment, mais c’est la présence dans ces quartiers qui est vraiment la base du succès.

Michael Emory, PDG d’Allied Property

Allied a payé 322,5 millions pour l’actif en 2019. À l’époque, il était loué à 96 %, avec Hydro-Québec et la Banque Nationale (BN) comme locataires d’envergure. La BN doit partir dès que son siège social sera livré.

Bâtie en 1983 pour Bell Canada, la tour compte près de 100 000 m2, a une superficie de plancher de 3500 m2 et des hauteurs de plafond variant de 3 à 4 m. La tour offre aussi près de 700 cases de stationnement souterrain.

Libérer la lumière naturelle

Comme premier chantier, Allied s’est attaqué au rez-de-chaussée. « Le rez-de-chaussée, dans sa forme originale, repoussait les gens au lieu de les attirer, a déploré M. Emory. Une fois à l’intérieur du bâtiment, les gens étaient noyés dans une surface massive et fade et ils étaient entraînés dans des impasses, ce qui a effectivement teinté négativement leur perception avant même qu’ils n’arrivent à leur poste de travail, ce qui est à peu près la pire chose imaginable. 

« Nous avons redessiné le rez-de-chaussée du bâtiment et nous avons créé maintenant un grand environnement ouvert, riche en contrastes et invitant.

« L’intention est de faciliter l’arrivée des travailleurs, le travail, la pause, les rassemblements et le départ d’une manière stimulante. »

L’intention ultime est de renforcer l’engagement des occupants, et non de le restreindre. Le nombre d’entrées a été réduit, les culs-de-sac éliminés et les différentes zones de rassemblement mieux définies.

Michael Emory, PDG d’Allied Property

L’entreprise travaille notamment avec Moment Factory.

Photo Martin Chamberland, archives La Presse

Le 1001 Robert-Bourassa

Allied s’attaque maintenant aux étages. « L’espace de travail d’origine du bâtiment a été gâché par des plafonds bas, des cloisons lourdes, l’emprisonnement de la lumière naturelle et le recouvrement des structures. À bien des égards, la beauté du bâtiment de base avait été dissimulée. Nous avons entièrement redessiné l’étage, en supprimant les plafonds suspendus, en libérant la lumière naturelle et en exposant une structure en acier vraiment magnifique. »

La pandémie : un hiatus

Au moment où les perspectives pour le bureau sont sombres avec une remontée attendue du taux de disponibilité dans les prochaines années, M. Emory garde le cap tel un capitaine dans la tempête.

« Nos villes canadiennes sont durables principalement parce qu’elles enrichissent la vie d’êtres humains comme aucune autre forme d’organisation humaine ne peut le faire, a-t-il dit à son auditoire. Elles ont connu un hiatus pendant la pandémie. Mais elles continuent à évoluer et à s’intensifier à un rythme sans précédent.

« Les gens vont continuer à faire ce qu’ils faisaient avant la pandémie plutôt que de modifier fondamentalement leur mode de vie, ce qui ne devrait pas être une grande surprise, surtout si l’on considère l’histoire. »