Alors que Loblaw vient tout juste de mettre au point à Kirkland un nouveau concept de Provigo Le Marché, qui donne l’impression de se retrouver dans une foire alimentaire, l’entreprise a fermé depuis le début de l’année au Québec une douzaine de magasins de l’enseigne pour les reconvertir en Maxi, chaîne à rabais dont elle est également propriétaire.

Les magasins Provigo du quartier Parc-Extension à Montréal, de Trois-Rivières et de Sherbrooke font partie du lot. Loblaw compte actuellement 77 supermarchés Provigo au Québec, dont 70 appartiennent à des franchisés. D’ici la fin de l’année, quatre autres magasins se transformeront en Maxi. L’idée était de « s’assurer d’avoir la meilleure offre qui correspond à la démographie d’un secteur, d’un quartier », a expliqué à La Presse Johanne Héroux, directrice principale aux affaires corporatives et aux communications de l’entreprise, lors de l’inauguration officielle jeudi du Provigo Le Marché, complètement transformé, de Kirkland.

  • En entrant dans l’épicerie, impossible de manquer le bar à pizzas.

    Photo ROBERT SKINNER, LA PRESSE

    En entrant dans l’épicerie, impossible de manquer le bar à pizzas.

  • Plus loin se côtoient des salades colorées, des pavés de saumon et des légumes préparé.

    Photo ROBERT SKINNER, LA PRESSE

    Plus loin se côtoient des salades colorées, des pavés de saumon et des légumes préparé.

  • À quelques mètres, on retrouve les produits de la mer.

    Photo ROBERT SKINNER, LA PRESSE

    À quelques mètres, on retrouve les produits de la mer.

  • Les clients peuvent évidemment payer aux caisses, mais ont également la possibilité de payer directement son repas à la station de pizza ou de sushis, par exemple.

    Photo ROBERT SKINNER, LA PRESSE

    Les clients peuvent évidemment payer aux caisses, mais ont également la possibilité de payer directement son repas à la station de pizza ou de sushis, par exemple.

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Or, avec ce tout nouveau concept – un investissement de 5,6 millions – où les mets préparés volent la vedette, de nouveaux magasins Provigo pourraient ouvrir, ce qui ne s’est pas vu depuis plusieurs années, confirme Mme Héroux. « Humblement, je vous le dis, on va probablement être copiés », lance sans détour Pascal Lauzon, directeur principal de la mise en marché, en pointant fièrement les différents comptoirs de plats prêts à manger, au cours de la visite du magasin.

En entrant dans l’épicerie, impossible de manquer le bar à pizzas annoncé en lettres lumineuses sur un mur de briques. Plus loin se côtoient des salades colorées, des pavés de saumon et des légumes préparés, sans oublier, à quelques mètres, la section des sushis. À cela s’ajouteront bientôt un comptoir de poutines et de porc effiloché. Le magasin a ainsi triplé son offre de mets préparés.

Dans la plupart des supermarchés traditionnels, la section des fruits et légumes est normalement celle qui accueille les clients lorsqu’ils entrent avec leur panier. Or, au magasin de Kirkland, ce sont les comptoirs de produits prêts à manger qui volent la vedette. À noter que le consommateur peut payer directement son repas au comptoir de pizzas ou de sushis, par exemple. Il évite ainsi les files aux caisses formées par les clients venus faire leur supermarché. Bientôt, les consommateurs pourront même commander leurs mets de la maison et les faire livrer avec le service DoorDash. « On voulait vraiment créer cet environnement resto », affirme M. Lauzon.

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Pascal Lauzon, directeur principal de la mise en marché de Provigo, et Johanne Héroux, directrice principale aux affaires corporatives et aux communications

Dès cet été, le Provigo de L’Île-des-Sœurs se transformera pour offrir le même type d’expérience. D’autres pourraient suivre. « C’est là qu’on veut aller », ajoute pour sa part Jason Ouellet, directeur du magasin de Kirkland. « L’épicerie, c’est la même chose partout. C’est pour ça qu’on a bonifié l’offre de produits fraîchement préparés : pour le dîner, pour le souper, pour les adultes, pour les enfants. »

Aux alentours, la compétition est féroce. Les consommateurs ont le choix entre plusieurs enseignes : IGA, Metro et Walmart. Le supermarché de Kirkland n’appartient pas à un franchisé et sert de « laboratoire » à Loblaw.

Produits québécois

Curieusement, avec les rénovations, la superficie du magasin a été réduite, alors que c’est habituellement le contraire. Il est passé de 80 000 pieds carrés à 61 000 pieds carrés. Selon Jason Ouellet, la tendance n’est plus aux immenses magasins. « C’est plate quand tu es dans le surgelé et que tu réalises que tu as oublié tes bananes. »

Par contre, le nombre de produits offerts a, lui, augmenté. Provigo a ainsi ajouté 3600 produits, dont 2500 sont québécois. Près de 140 nouveaux fournisseurs d’ici se sont ajoutés à la liste. Pour faire de la place à ces nouveautés dans un moins grand espace, l’entreprise a décidé de réduire sur les rayons le nombre de produits d’une même marque.

Pour maximiser l’espace, la boutique de vêtements Joe Fresh, exploitée par Loblaw, a déménagé au deuxième étage.

Tendance vers le prêt-à-manger

La diversification de l’offre de produits prêts à manger a augmenté au fil des années, confirment d’autres enseignes. « En 2018, on a lancé Tout prêt tout frais, souligne Geneviève Grégoire, porte-parole de Metro. Les mets préparés sont une catégorie importante pour nous. » C’est sous cette marque que l’enseigne québécoise vend ses produits cuisinés en magasin.

« Il y a beaucoup plus de variétés qu’il y a quelques années », indique pour sa part Anne-Hélène Lavoie, porte-parole d’IGA, qui ajoute que le service est très « populaire » auprès des consommateurs.

Provigo en quelques chiffres

Nombre de magasins : 77 (il devrait en rester 73 à la fin de l’année)

Nombre de magasins appartenant à des franchisés : 70

Superficie du magasin de Kirkland : 61 000 pieds carrés

Nombre d’employés : 320

Investissement : 5,6 millions