L’invasion de l’Ukraine et la crise énergétique qui en résulte ont un effet inattendu pour Eocycle. Le fabricant québécois vend actuellement en Europe des quantités records d’éoliennes de petite taille à des petites entreprises à la recherche de solutions à l’augmentation fulgurante des prix de l’électricité.

« Le marché européen a commencé à lever avec l’augmentation des prix de l’électricité consécutive à la guerre en Ukraine », explique Richard Legault, président et chef de la direction de l’entreprise qui a son siège social à Anjou.

L’Europe est un marché cible pour Eocycle, déjà installée en Belgique et partenaire du géant énergétique belge Engie. Mais les ventes se sont accélérées récemment et son marché s’est élargi. L’entreprise visait d’abord le secteur agricole et les grandes fermes qui veulent produire elles-mêmes leur électricité renouvelable. Ses éoliennes de petites dimensions intéressent maintenant les entreprises du secteur industriel.

« Ça, c’est nouveau, et c’est très porteur », se réjouit Richard Legault.

photo fournie par eocycle

Eocycle offre deux modèles d’éoliennes, une de 30 kW et l’autre de 90 kW, qui s’installent rapidement et dont la hauteur est trois fois moindre que celle des machines géantes installées dans les grands parcs éoliens comme ceux du Québec.

C’est une solution qui séduit de plus en plus l’Europe, où les toits sont déjà remplis de panneaux solaires et où l’espace manque pour déployer des parcs solaires.

Avec l’augmentation actuelle du prix de l’électricité, le rendement de l’investissement est passé de 8 à 4 ans pour un équipement dont la durée de vie est de 30 ans.

Richard Legault, président et chef de la direction d’Eocycle

Eocycle a maintenant l’œil sur le marché allemand, le plus grand d’Europe, où les occasions sont immenses. « Il y a une insécurité, dit le fondateur d’Eocycle. Les gens se jettent sur ce qui est disponible. »

Le Canada a promis d’aider l’Europe à réduire sa dépendance au gaz russe, mais les solutions envisagées, comme la construction d’une infrastructure de transport de gaz naturel liquide, prendront des années à se mettre en place, explique Richard Legault. « Le jour semble arrivé pour une solution comme la nôtre », dit-il.

L’Europe génère actuellement 75 % des revenus d’Eocycle, le reste venant de l’Amérique du Nord, surtout des États-Unis. Le Canada pourrait devenir intéressant dans quelques années, selon son président, notamment pour alimenter en électricité les communautés du Grand Nord. Les éoliennes d’Eocycle s’installent sans grue et sont résistantes au froid extrême.

« Une bouchée à la fois »

Eocycle est une entreprise privée qui compte Investissement Québec et Cycle Capital parmi ses actionnaires. Elle emploie une vingtaine de personnes, dont la moitié au Québec. Une nouvelle étape de financement est en cours pour alimenter sa croissance. L’entreprise voudrait recueillir 15 millions US, notamment sur les marchés américain et européen, pour continuer sa route. Eocycle vise des revenus de « quelques centaines de millions d’ici quelques années ».

Une éventuelle entrée en Bourse n’est pas exclue, mais pas tout de suite. « On y a va une bouchée à la fois », dit son président.

En savoir plus
  • Entre 25 et 35 m de hauteur
    Les éoliennes d’Eocycle sont trois fois moins hautes que les éoliennes des parcs éoliens comme ceux du Québec.
    Eocycle