Le géant montréalais de génie-conseil WSP Global prend du galon dans le marché de l’environnement en Amérique et en Europe avec l’acquisition contre 1,8 milliard US d’une division sectorielle de la firme écossaise John Wood plc.

Cette transaction d’un montant équivalant à 2,27 milliards canadiens, qui sera payée comptant par WSP, ajoutera un peu plus de 1 milliard à ses revenus annuels nets. WSP se rapprochera ainsi de son objectif stratégique de passer le seuil de 10 milliards de revenus nets annuels d’ici deux ans.

De l’avis de son président et chef de la direction, Alexandre L’Heureux, « l’acquisition de [la division] E & I de John Wood contribuera directement à la réalisation des ambitions définies dans notre plan d’action stratégique mondial 2022-2024 ».

« Le service de consultation mondial de WSP en matière de sciences de la terre et d’environnement comptera désormais environ 20 000 personnes. Notre plateforme [en environnement] sera de plus en plus diversifiée et résiliente. Elle aura une présence renforcée dans les zones géographiques que nous avons identifiées pour la croissance, comme les États-Unis, où la taille de notre équipe des sciences de la terre et de l’environnement doublera. »

Du côté de John Wood plc, le président directeur de la division E & I, Joe Sczurko, déclare avoir été « impressionné par l’historique de croissance de WSP, ses excellentes capacités, l’accent qu’elle met sur ses clients, et les aspirations futures de son entreprise ».

Par conséquent, il affirme « avoir hâte de découvrir les nouvelles occasions qui se présenteront à [ses] employés et à [ses] clients par suite de [son] regroupement avec WSP ».

Entre-temps, en Bourse, les investisseurs en actions de WSP ont bien accueilli l’annonce d’une autre acquisition majeure, qui était d’ailleurs attendue depuis la récente mise à jour de son plan d’affaires à moyen terme.

Peu après l’annonce, mercredi matin, la valeur boursière des actions de WSP a bondi de plus de 8 % pour repasser le seuil des 150 $. En fin de séance, à la Bourse de Toronto, WSP cotait à 146 $ par action, en hausse de 5 % par rapport à mardi.

À ce niveau, la valeur boursière de WSP s’est redressée d’environ 12 % par rapport à son niveau plancher sur un an de 130 $ par action qui avait été atteint à la mi-mai. Cette valeur boursière demeure toutefois très inférieure au sommet historique de 187 $ par action qui avait été atteint à la mi-novembre 2021.

Bon accueil par les analystes

Parmi les analystes qui ont WSP à l’œil, Benoit Poirier, de Valeurs mobilières Desjardins à Montréal, indique dans un avis à ses clients-investisseurs qu’il est « heureux de l’annonce de cette acquisition stratégique par WSP, car elle devrait renforcer sa présence aux États-Unis ; un marché prometteur qui bénéficiera du déploiement du programme d’infrastructures du gouvernement américain ».

Pour sa part, Maxim Sytchev, de la Financière Banque Nationale à Montréal, estime que « cette acquisition démontre une fois de plus que WSP, quel que soit le contexte macroéconomique, est capable de trouver des actifs de haute qualité et à fort potentiel de valeur ajoutée pour son plan d’affaires ».

Selon M. Sytchev, « les investisseurs [en actions de WSP] devraient apprécier cette transaction, car elle ajoutera à la capacité de WSP dans le secteur de l’environnement au point d’en faire l’une des plus grandes entreprises d’ingénierie-conseil dans ce secteur à l’échelle mondiale ».

Chez Scotia Capital, l’analyste montréalais Mark Neville indique qu’il « apprécie la logique commerciale de cette acquisition pour WSP pour ces principales raisons : elle élargit considérablement les activités de WSP sur le marché à forte croissance de l’environnement et des ouvrages hydrauliques ; elle ajoute une clientèle très complémentaire parmi les niveaux de gouvernement aux États-Unis (fédéral, État, etc.) et les grandes entreprises industrielles du Fortune-500 ; elle permettra d’équilibrer les activités de WSP parmi divers marchés, zones géographiques et bassins de clients ».