De nouveaux éléments d’incertitude incitant à la prudence sont apparus au cours des dernières semaines dans le paysage macroéconomique et géopolitique, a indiqué vendredi le grand patron de la Banque Nationale.

« Les taux d’intérêt devraient maintenant augmenter plus rapidement qu’anticipé et les probabilités d’assister à un ralentissement économique ont augmenté », a dit Laurent Ferreira durant une conférence téléphonique organisée avec les analystes en marge de la présentation des résultats trimestriels de l’organisation qu’il dirige.

« Bien que cette éventualité ne constitue pas notre scénario de base, ces risques sont davantage présents et nous en tenons compte dans notre processus décisionnel. »

Dans le contexte actuel, Laurent Ferreira se dit à l’aise avec le positionnement stratégique de la banque. Il souligne notamment que « les fondamentaux sont solides » au Canada.

« Notre économie est bien positionnée sur une base relative en raison de plusieurs facteurs, incluant l’importance des ressources naturelles, le prix élevé des matières premières et un taux de chômage à un creux historique. »

La prudence reste néanmoins de mise, dit-il, promettant que la direction demeurera disciplinée dans sa gestion des risques, de son capital et de ses coûts.

L’institution financière montréalaise a généré des profits de 893 millions durant les mois de février, mars et avril. Le bénéfice par action ajusté a augmenté de 13 % sur un an pour atteindre 2,55 $ par action, alors que le consensus des analystes s’articulait autour de 2,25 $ par action.

Tous les secteurs d’exploitation de la banque enregistrent des hausses de revenus par rapport au trimestre précédent.

Les profits générés par le secteur des marchés financiers dans un environnement de volatilité intense ont notamment bondi de 17 %, à 289 millions sur un an, alors que ceux dégagés par le secteur du financement spécialisé aux États-Unis et à l’international, qui regroupe notamment les activités des filiales Credigy et de la banque cambodgienne ABA, ont augmenté de 18 %, à 152 millions.

Une bonification de 6 % du dividende versé aux actionnaires est annoncée, ce qui le porte à 92 cents par action.

L’environnement dans lequel nous avons opéré durant le trimestre a été marqué par une augmentation de l’incertitude et de la volatilité sur les marchés.

Laurent Ferreira, PDG de la Banque Nationale

La Banque Nationale performe

La sixième banque en importance au pays est la dernière parmi le « Big 6 » des grandes banques canadiennes à avoir présenté ses résultats trimestriels cette semaine.

« La Banque Nationale vient de présenter les meilleurs résultats globaux parmi les banques au pays », commente l’analyste Paul Holden, de la CIBC, dans une note envoyée à ses clients.

L’action de la banque s’est appréciée de 2 % vendredi pour clôturer à 97,10 $ à la Bourse de Toronto. La valeur boursière de l’institution financière s’est maintenant appréciée de 8 % jusqu’ici en mai.

INFOGRAPHIE LA PRESSE

« Les solides résultats de la banque l’an passé et jusqu’ici cette année reflètent une forte exécution de même qu’un éventail d’activités avantageux relativement aux autres grandes banques », souligne l’analyste Mario Mendonca, de la TD, dans un rapport publié en après-midi vendredi.

La banque a racheté deux millions de ses actions durant le plus récent trimestre. Le PDG a rappelé que les rachats d’actions, au même titre que les hausses du dividende, d’ailleurs, continuent d’être « complémentaires » par rapport au centre d’attention de la banque, qui demeure la croissance organique.

Les investisseurs ont plutôt bien reçu les résultats dévoilés par la Banque Nationale et ont fait monter l’action durant la dernière séance de la semaine.

Six des treize analystes qui suivent officiellement les activités de la Banque Nationale recommandent d’acheter le titre.