(Toronto) La Banque de Montréal a indiqué mercredi que la croissance de ses prêts était restée vigoureuse au deuxième trimestre, les entreprises continuant d’investir et les prêts hypothécaires résidentiels étant en hausse, mais elle a précisé qu’elle révisait également ses évaluations des risques à mesure que les pressions économiques, notamment l’inflation, augmentaient.

Les banques centrales ont réagi à la hausse des prix en augmentant les taux d’intérêt, ce qui fait craindre qu’elles n’en fassent trop et ne plongent l’économie dans une récession, mais la Banque de Montréal affirme qu’elle n’a pas encore vu de recul dans les chiffres.

« Il y a certainement plus d’incertitude étant donné certains des problèmes persistants que nous connaissons tous : la chaîne d’approvisionnement, l’inflation », a observé le directeur des services bancaires commerciaux nord-américains, David Casper.

« Mais la demande pour les produits de nos clients dépasse toujours l’offre. Ils continuent donc de croître, ils essaient de suivre le rythme, et de l’autre côté, il continue d’y avoir, tant au Canada qu’aux États-Unis, plus de mouvement à la délocalisation, moins de recours à l’approvisionnement étranger et plus de dépenses en immobilisation pour améliorer la productivité. »

La Banque de Montréal a vu ses prêts nets moyens progresser de 9 % d’une année à l’autre, soit une hausse de 3 % par rapport au trimestre précédent, et ses prêts commerciaux étaient un peu en avance sur les soldes des consommateurs.

Bien que la banque affirme qu’elle n’a pas vu de signes de ralentissement économique, elle a renforcé sa gestion du risque, a souligné le responsable de cet aspect, Patrick Cronin.

« Nous avons reconnu le potentiel de vents contraires économiques en augmentant la pondération de notre scénario défavorable, ainsi qu’en réduisant certaines parties de nos perspectives économiques dans notre scénario de base. »

La banque a également travaillé au cours des deux dernières années pour améliorer ses processus d’atténuation des risques automatisés et basés sur les données, qui lui seront très utiles face aux risques macroéconomiques et géopolitiques, a-t-il poursuivi.

« Aucun signe de récession » dans les résultats

Dans l’ensemble, la banque a affiché un bénéfice de 4,76 milliards pour son deuxième trimestre, tout en annonçant qu’elle verserait désormais un dividende trimestriel de 1,39 $ par action, en hausse de 6 cents par rapport à celui de 1,33 $ par action payé jusque-là.

Cette augmentation survient alors que la banque a réalisé un bénéfice de 7,13 $ par action au dernier trimestre, en hausse par rapport à celui de 1,30 milliard, ou 1,91 $ par action, à la même période un an plus tôt.

Les revenus ont totalisé 9,32 milliards, en hausse par rapport à ceux de 6,08 milliards du même trimestre un an plus tôt. Les provisions pour pertes sur créances se sont chiffrées à 50 millions, alors qu’elles avaient été de 60 millions au deuxième trimestre de l’an dernier.

Sur une base ajustée, la Banque de Montréal a affiché un bénéfice de 3,23 $ par action, supérieur à celui de 3,13 $ par action de la même période un an plus tôt.

Les analystes s’attendaient en moyenne à un profit ajusté de 3,21 $ par action, selon les prévisions recueillies par la firme de données financières Refinitiv.

La Banque de Montréal a annoncé que ses dépenses ajustées avaient augmenté de 2 % au cours du trimestre par rapport à l’année précédente, y compris une augmentation de 11 % dans sa division canadienne des particuliers et des entreprises, alors que les investissements entamés l’année dernière dans la technologie et dans son effectif de vente s’accumulent.

La banque s’attend maintenant à une augmentation des dépenses d’une année à l’autre d’environ 2,5 % cette année, alors qu’elle visait précédemment une croissance de 1,5 %, puisqu’elle constate une plus grande évolution des salaires, a expliqué le directeur financier Tayfun Tuzun.

L’analyste Meny Grauman, de la Banque Scotia, a indiqué dans une note que la croissance des bénéfices de la banque était bonne, mais que les résultats n’étaient « pas aussi dynamiques que ceux que nous avons l’habitude de voir de la part de cette banque ».

« La bonne nouvelle de ces résultats est qu’il n’y a aucun signe de récession dans les chiffres », a écrit M. Grauman.

Les services canadiens aux particuliers et aux entreprises ont engrangé un profit net de 940 millions contre 777 millions à la période correspondante de l’exercice précédent, tandis que les mêmes activités aux États-Unis ont généré un profit de 588 millions contre à 538 millions l’an dernier.

Les activités de gestion de patrimoine de la Banque de Montréal ont dégagé un profit de 314 millions, en baisse par rapport à celui de 322 millions un an plus tôt, tandis que BMO Marchés des capitaux a réalisé un profit de 448 millions, en baisse par rapport à celui de 558 millions de l’an dernier.

La division des services d’entreprise a engrangé un profit de 2,47 milliards au plus récent trimestre, comparativement à une perte de 892 millions un an plus tôt, en raison principalement de l’accroissement des revenus attribuable aux mesures de gestion de la juste valeur dans le cadre de l’acquisition annoncée de Bank of the West et de la diminution des charges découlant de la réduction de valeur de l’écart d’acquisition en lien avec la vente des activités de gestion d’actifs en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique à l’exercice précédent.