(New York) Le réseau social Twitter a annoncé jeudi qu’il allait apposer des avertissements sur certains messages manifestement trompeurs sur la guerre en Ukraine, dans le cadre d’une nouvelle politique sur la désinformation en temps de crise.

Pour lire les tweets jugés problématiques, il faudra d’abord cliquer sur un message annonçant que propager des informations fausses ou induisant en erreur peut avoir des conséquences néfastes sur la vie réelle des gens, a expliqué le responsable chargé des questions d’intégrité sur la plateforme, Yoel Roth, dans une publication.

Les avertissements seront ajoutés en priorité aux tweets les plus visibles ou venant de comptes comme les médias affiliés à des gouvernements ou à des entités gouvernementales.  

En outre, il ne sera pas possible d’« aimer », retweeter ou partager les messages problématiques.  

Dès que Twitter aura déterminé qu’un message est faux, la plateforme fera par ailleurs en sorte de ne pas accélérer sa propagation automatiquement.  

L’objectif est de « promouvoir des informations crédibles et faisant autorité » et de s’assurer que « la désinformation virale n’est pas amplifiée ou recommandée » par les algorithmes de Twitter, a indiqué M. Roth.  

Une politique appelée à être redéployée

Cette nouvelle politique est amenée à guider les efforts du groupe dans les cas de conflits armés, de situations sanitaires d’urgence ou de désastres naturels d’ampleur, à commencer par la guerre en Ukraine.

« Pour déterminer si des allégations sont trompeuses, nous exigeons une vérification de plusieurs sources crédibles et accessibles au public, y compris des preuves provenant de groupes de surveillance des conflits, d’organisations humanitaires, de personnes menant des enquêtes à partir de sources publiques sur l’internet, de journalistes, etc. », a détaillé M. Roth.

Twitter prévoit de cibler par exemple les tweets décrivant de façon erronée la situation sur le terrain d’un conflit ou rapportant de fausses allégations sur l’usage de la force, sur des crimes de guerre ou sur la réponse humanitaire.  

Le groupe californien avait déjà pris des mesures pour tenter de réduire la circulation de la propagande officielle russe sur le réseau social, en bloquant par exemple les comptes des médias russes RT et Sputnik dans l’Union européenne ou en ne « recommandant » plus les comptes gouvernementaux russes aux utilisateurs.

Cette nouvelle politique est annoncée au moment où le réseau social est en passe d’être racheté par Elon Musk, qui a affirmé vouloir renforcer la liberté d’expression sur la plateforme en limitant la modération des contenus.