(Paris) Le géant français du jeu vidéo Ubisoft a vu son chiffre d’affaires pour l’exercice décalé 2021-2022 baisser de 4,4 % sur un an, à 2,125 milliards d’euros, a-t-il annoncé mercredi.

Le bénéfice net ressort à 79,1 millions d’euros, alors qu’il s’élevait à 103,1 millions d’euros sur l’exercice précédent.

Les trois plus grandes marques d’Ubisoft, Assassin’s Creed, Far Cry et Rainbow Six, ont chacune réalisé « nettement plus de 300 millions d’euros » de « net bookings » (« réservations nettes », soit les ventes hors revenus différés), « une première dans l’histoire d’Ubisoft », a annoncé le groupe dans un communiqué.

Pour l’exercice 2022-2023, l’objectif est « de renouer avec une croissance significative de nos revenus », a indiqué Ubisoft, qui compte sur la sortie de nombreux jeux comme Avatar : Frontiers of Pandora, tiré du long métrage de James Cameron.

Le groupe a également annoncé mercredi un remaniement de son comité exécutif avec de nouveaux membres, « qui joueront un rôle essentiel dans la transformation stratégique » du groupe, ainsi qu’une nouvelle administratrice indépendante.

De quoi renforcer la représentation féminine aux postes de direction, avec 42 % de femmes pour le comité exécutif et 45 % pour le conseil d’administration, alors que plusieurs cadres de l’éditeur de jeux vidéo ont été poussés vers la sortie pendant l’été 2020 après un vaste scandale de harcèlement.

Malgré les répercussions sur ses équipes, Ubisoft a annoncé avoir retrouvé son attractivité avec le retour de « plus de 600 talents » ayant quitté Ubisoft et qui ont été réembauchés en 2021-22. Les femmes représentent désormais 25 % de son effectif (environ 18 000 salariés dans le monde), contre 22 % il y a deux ans.  

« Ces deux dernières années, Ubisoft a modifié son organisation pour s’adapter à une industrie en pleine mutation avec de nombreuses opportunités de croissance », a déclaré Yves Guillemot, co-fondateur et PDG, cité dans un communiqué.

« Nous entrons maintenant dans une nouvelle phase de notre développement, où nous souhaitons faire monter en puissance nos marques et les offrir à un public toujours plus large », a-t-il ajouté.

Interrogé sur l’intérêt de rester un acteur indépendant, Yves Guillemot n’a pas souhaité faire de commentaires, alors que des rumeurs de marchés font état de l’intérêt de fonds d’investissement, dans un secteur en pleine consolidation.

« On peut juste dire que, lors des 25 dernières années, Ubisoft a été capable de créer une valeur considérable », a-t-il déclaré lors d’une conférence téléphonique avec des analystes financiers.

L’agence de presse financière Bloomberg avait notamment évoqué l’intérêt de fonds de capital-investissement comme Blackstone ou KKR.  

Les investisseurs se demandent quel éditeur sera le prochain acteur du jeu vidéo a être racheté après un début d’année 2022 faste.

En janvier, Microsoft avait lancé les grandes manœuvres avec le rachat de l’éditeur américain Activision Blizzard pour 69 milliards de dollars, soit la plus importante opération de fusion-acquisition à avoir jamais eu lieu dans la tech.

Au-delà de son portefeuille de franchises populaires comme Assassin’s Creed, l’entreprise française est une cible de choix : son cours est passé de plus de 85 euros à son pic début 2021 à un peu plus de 41 euros mercredi en clôture, soit une valorisation modeste de 5,2 milliards d’euros.