Arsenal Media propage ses ondes jusqu’en Abitibi-Témiscamingue. L’acquisition de quatre stations (Capitale Rock et Wow), annoncée il y a près d’un an, est officialisée. Elles appartenaient à Cogeco, à qui Arsenal a cédé au même moment une station au Saguenay–Lac-Saint-Jean (CILM).

Arsenal compte désormais 18 stations de radio (Capitale Rock, Plaisir, Wow, O et Hit Country) dans la province. « Si on exclut les territoires de Montréal et de Québec, nous sommes le plus gros joueur régional, affirme Sylvain Chamberland, propriétaire d’Arsenal Média. On avait un trou béant en Abitibi, mais maintenant, on est partout au Québec. »

D’après son site internet, Cogeco possède 16 stations régionales (29 au total en ajoutant les territoires de Montréal et de Québec), tandis que Bell Média en compte 12 au Québec (19 en incluant Montréal et Québec).

Importance locale

Arsenal Media, qui a aussi des plateformes numériques de nouvelles (MonJoliette, MonMatane, MonThetford, MonVicto…), s’affiche désormais comme un réseau d’information panquébécois.

On pense qu’on ajoute à la pluralité des voix. Pour les gens sur place, ça a de l’importance, les conseils municipaux, par exemple. Le regard des gens de Matane au sujet des problèmes liés au traversier compte. C’est dramatique pour eux. On ne nationalise pas la nouvelle.

Sylvain Chamberland, propriétaire d’Arsenal Média

La transaction ajoute une douzaine d’employés à Arsenal, qui en compte maintenant 80. Elle est évaluée à 1,5 million de dollars. « Ce n’est pas notre transaction la plus élevée, mais elle est très importante sur le plan stratégique, dit Sylvain Chamberland. On souhaitait couvrir cet énorme territoire qu’est l’Abitibi et sur le plan de la publicité nationale, on a une offre complète maintenant. »

La publicité nationale représente 35 % des revenus d’Arsenal Media qui engrange, bon an, mal an, entre 1,5 et 2 millions par an. La transaction lui permet par ailleurs de faire rayonner ses boutiques en ligne Rue principale et Le Cargo, dans lesquelles on trouve des promotions de boutiques québécoises, sur un nouveau territoire.

Le nouveau propriétaire ne compte pas transformer la programmation des stations qui accumulent « 1 million d’heures d’écoute par semaine ».

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Sylvain Chamberland, propriétaire d’Arsenal Media, dans ses bureaux à Saint-Lambert, entouré (de gauche à droite) de Michel Lorrain, Krystel Chicoine, Jimmy Tremblay et Claude Landry.

Avec cette acquisition, Sylvain Chamberland s’approche de son rêve initial d’avoir un portefeuille d’une vingtaine de stations. « Au départ, j’avais une vision de posséder entre 15 et 23 stations », dit celui qui a lancé Arsenal Media (autrefois Attraction Radio) avec Richard Speer en 2012. « On a acquis notre première licence [CHEQ FM] à Sainte-Marie-de-Beauce. Maintenant, on est à 18, bientôt 19. On a fait une demande de fréquence au CRTC pour avoir une deuxième station à Joliette [Hit Country]. »

En 2012, CHEQ « était en très mauvaise posture », dit Sylvain Chamberland.

Aujourd’hui, nos stations sont rentables. On a centralisé les finances. Beaucoup d’argent était dépensé pour rien. Il y a une économie d’échelle possible.

Sylvain Chamberland, propriétaire d’Arsenal Media

L’achat se fait dans un contexte où les médias traditionnels sont en réflexion, doivent revoir leurs sources de revenus et peinent à attirer l’attention des jeunes.

« On est conscients que c’est plus dur pour les médias traditionnels, dit Sylvain Chamberland. Mais la consommation de l’audio est là. Elle se fait de façon différente. Il faut rester lucides. On doit créer un lien émotif avec les plus jeunes, créer des contenus qu’on envoie sur les réseaux sociaux. »

« Comment chercher une nouvelle clientèle ? Nos sites internet aident à attirer les plus jeunes, ajoute-t-il. Si je n’avais pas confiance, je n’aurais pas fait ça. C’est clair qu’il y a des enjeux depuis 20 ans, mais on va passer au travers. »