L’électricité renouvelable du Québec est de plus en plus convoitée et se fait plus rare, mais GM et BASF, qui veulent investir à Bécancour, en auront à un prix réduit de 20 %.

Les deux projets se qualifient pour le programme d’aide financière du gouvernement québécois qui prévoit une réduction de 20 % de leur facture d’électricité pendant une période pouvant aller jusqu’à huit ans.

GM a annoncé un investissement de 500 millions dans le parc industriel de Bécancour dans la fabrication de matériaux de batteries, tout comme l’entreprise allemande BASF, qui veut investir une somme non précisée dans une usine d’une capacité de 100 000 tonnes annuellement.

Ces investissements arrivent au moment où Hydro-Québec prévoit que de nouveaux approvisionnements, qui coûteront plus cher, seront nécessaires pour satisfaire une demande croissante. Pas plus tard que la semaine dernière, le ministre de l’Économie et de l’Innovation, Pierre Fitzgibbon, a prévenu qu’il n’y aurait pas assez d’électricité pour toutes les entreprises qui en veulent et qu’il faudrait faire des choix.

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Pierre Fitzgibbon, ministre de l’Économie et de l’Innovation du Québec, le 1er avril dernier

Certains projets peut-être dans le futur ne verront pas le jour parce qu’il serait plus bénéfique pour le Québec de mettre l’hydroélectricité ailleurs.

Pierre Fitzgibbon, ministre de l’Économie et de l’Innovation du Québec

Toutes les activités industrielles reliées à la filière des batteries font partie des priorités du gouvernement et auront l’approvisionnement en électricité dont elles ont besoin, selon lui.

Le tarif L, qui est actuellement de 3,36 cents le kilowattheure, sera même réduit de 20 % pour les entreprises qui se qualifient pour le programme visant à favoriser les investissements manufacturiers et la transformation des ressources naturelles.

Ce programme administré par le ministère des Finances date de 2016, quand Hydro-Québec avait encore des surplus abondants. Il prévoit un rabais de la facture d’électricité de 20 % pendant 8 ans pour les entreprises qui investissent 250 millions de dollars et plus.

Rabais… et investissements

En plus de consentir des rabais sur l’électricité, le gouvernement et Hydro-Québec investiront des sommes importantes dans les installations du parc industriel de Bécancour afin d’accueillir GM, BASF et les autres entreprises qui investiront dans la filière des batteries. Selon certaines informations, des dépenses d’infrastructures pouvant atteindre 600 millions seront nécessaires, une somme dont la moitié serait déboursée par Hydro-Québec.

La société confirme que des investissements de sa part seront nécessaires, mais elle n’en précise pas le montant. « Selon les projets potentiels qui se confirmeront dans la région de Bécancour, Hydro-Québec devra en effet considérer des investissements pour le renforcement des infrastructures électriques, par exemple l’ajout d’un transformateur dans un poste existant pour soutenir la croissance de la demande », a fait savoir Caroline Desrosiers, porte-parole de la société d’État.

« La solution de renforcement dépendra du nombre de clients et de la charge qui sera ajoutée globalement dans la région de Bécancour », a-t-elle indiqué par écrit.

Hydro-Québec prévoit avoir besoin de nouveaux approvisionnements en électricité dès 2027 pour répondre à la demande induite par la transition énergétique. Cette énergie coûtera plus cher, a indiqué sa présidente-directrice générale, Sophie Brochu, lors de la publication du plan stratégique de la société d’État pour les cinq prochaines années. Elle a rappelé que le coût moyen de production des anciennes centrales est de 3 cents le kilowattheure et que les nouveaux approvisionnements coûtent en moyenne 11 cents le kilowattheure.