(Montréal) Le projet du REM de l’Est à Montréal intéresse WSP Global, mais la firme d’ingénierie montréalaise attend la publication d’un appel d’offres en bonne et due forme avant de travailler plus en détail sur sa proposition.

« L’appel d’offres n’a pas été soumis encore, donc il n’y a rien à soumissionner pour nous en ce moment, a dit le président et chef de la direction de l’entreprise, Alexandre L’Heureux, en entrevue en marge d’une allocution devant le Cercle canadien de Montréal, lundi. S’il y a un appel d’offres et que le travail est bien fait, c’est sûr qu’on serait intéressé à soumissionner. »

CDPQ Infra, une filiale de la Caisse de dépôt et placement du Québec, a annoncé, en mars, qu’elle a décidé de retarder la présentation finale du projet devant le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), qui était prévue ce printemps, afin d’obtenir une meilleure adhésion de ses partenaires, dont la Ville de Montréal.

« C’est sûr qu’on se prépare en amont, mais tant et aussi longtemps qu’on ne connaît pas les aboutissements de tout ça, c’est difficile d’avoir une préparation optimale, a dit le grand patron de WSP. On attend d’avoir plus de détails pour soumissionner. »

M. L’Heureux évite de se prononcer sur les débats qui ont mené au repoussement de l’appel d’offres. « Je n’ai pas d’opinion sur ce que le politique devrait ou ne devrait pas faire. Tout ce que je peux dire, c’est que quand je regarde la vitesse à laquelle le premier REM s’est développé, je trouve que c’est un beau succès jusqu’à maintenant. »

WSP avait tenté d’obtenir le contrat d’ingénierie et de construction pour le premier tracé du REM, mais la société s’était fait damer le pion par sa rivale SNC-Lavalin.

Plan Biden

L’horizon est plus clair pour le plan d’investissements dans les infrastructures aux États-Unis, qui suscite de grands espoirs pour la direction de l’entreprise montréalaise.

Les parlementaires américains ont approuvé l’automne dernier un projet de loi de 1200 milliards US visant à moderniser les infrastructures du pays. Le plan d’investissement du gouvernement du président américain, Joe Biden, est considéré comme l’un des plus ambitieux de l’histoire moderne des États-Unis.

M. L’Heureux estime toujours que la société en verra les fruits à partir de 2023. « On ne verra rien en 2022, il va falloir attendre 2023. Ça, je suis confiant : on va en voir [des retombées]. »

Lors de son allocution, le dirigeant a dit qu’il ne craignait pas les effets d’une montée du sentiment protectionniste. Il a mentionné que l’entreprise avait une forte empreinte locale au sud de la frontière avec près de 12 000 employés aux États-Unis.

En comparaison, la présence de l’entreprise en Ukraine et en Russie est négligeable, affirme le dirigeant qui a fait le point sur l’impact du conflit sur les activités de WSP. « On n’a rien en Russie. On travaille très peu en Ukraine. On a moins de 750 000 $ de revenus dans cette région. Sur 10 milliards, c’est minime. »

M. L’Heureux a réitéré l’objectif de doubler la taille de l’entreprise à long terme. Il a ajouté que son industrie était fragmentée et qu’il restait des occasions pour les acquisitions.