Un des pionniers du jeu vidéo à Québec, le studio Beenox, connaît une croissance si explosive qu’il ouvrira une antenne à Montréal.

Annoncé ce mardi, ce studio compte déjà une cinquantaine d’employés embauchés dans la région métropolitaine. Beenox a quelque 400 employés au total, dont 150 recrutés dans la dernière année. Comme son grand frère, le studio de Montréal sera dirigé dans un premier temps par la directrice de studio Nour Polloni. Il s’agit ainsi de la première incursion d’Activision, par le truchement de sa filiale, dans la région de Montréal. Activision était l’un des derniers chefs de file du jeu vidéo absents de la métropole.

PHOTO FOURNIE PAR BEENOX

Nour Polloni, directrice de studio

Il se consacrera essentiellement, « mais pas exclusivement », au développement du jeu Call of Duty, indique en entrevue Mme Polloni. « On a plusieurs grands projets », ajoute-t-elle, mystérieuse.

Au moment où les studios misent encore majoritairement sur le télétravail et où le retour au bureau se fait au compte-gouttes, la directrice de studio estime important d’offrir un lieu de réunion inspirant pour ses équipes. « J’aimerais offrir cette flexibilité de pouvoir se réunir dans un endroit. Il y a, quand on est rassemblés, cette part d’imprévu, de pouvoir brainstormer. Il y a la magie de la discussion, l’effervescence quant aux réactions qui est plus difficile à faire en télétravail. »

Le lieu précis de l’ouverture du studio n’a pas encore été déterminé. On veut un lieu « accessible, dans un endroit avec une belle dynamique, où les gens ont envie de se retrouver », indique Mme Polloni. Beenox recrute actuellement pour des postes dans les départements de programmation, de design et d’art, ainsi que pour l’équipe mobile.

Trois valeurs

Fondé en 2000 par Dominique Brown, devenu en 2005 une filiale d’Activision rachetée en janvier dernier par Microsoft pour une somme record de 68,7 milliards, Beenox se consacre essentiellement depuis 2011 à deux franchises : Spider-Man et Call of Duty, sur console et mobile. Le studio se démarque de l’industrie du jeu vidéo sur au moins un aspect : il a toujours privilégié l’embauche de francophones au Québec, en France et en Belgique. « Chez nous, c’est en français que ça se passe, et les autres doivent s’adapter. C’est une réalité qu’on présente avant l’embauche », expliquait à La Presse Thomas Wilson, codirecteur du studio, en décembre 2020.

Sans s’avancer sur cet aspect, Mme Polloni explique que l’équipe montréalaise « va avoir sa propre culture ». « Notre objectif, c’est qu’on partage les mêmes valeurs, nos trois valeurs fondamentales que sont l’esprit d’équipe, l’excellence et l’équilibre. »

L’ADN de Beenox, précise-t-elle, « c’est le profond respect des franchises » sur lesquelles le studio travaille. Ses 22 ans d’existence lui assurent en outre une grande variété d’expertises techniques dans différents styles, de la fantaisie au réalisme, tout en gardant un contact constant avec la communauté des joueurs.

Ce projet d’expansion de Beenox, dont le montant n’a pas été dévoilé, a été réalisé avec l’appui de Montréal International et d’Investissement Québec International, indique-t-on par communiqué.

En choisissant le Grand Montréal pour poursuivre le développement de sa franchise à succès, Beenox démontre que la région se positionne comme un pôle incontournable de la créativité tant auprès des investisseurs étrangers que des travailleurs qualifiés qui souhaitent faire avancer leur carrière.

Stéphane Paquet, PDG de Montréal International

« En poursuivant son expansion en sol québécois, Beenox confirme toute l’attractivité de notre écosystème technologique », estime Hubert Bolduc, président d’Investissement Québec International.

Avec ce deuxième studio de Beenox, Microsoft dispose maintenant de quatre antennes au Québec, après les acquisitions du studio Bethesda et du studio indépendant Compulsion Games en 2018.