(Montréal) Le fabricant de produits industriels en bois Stella-Jones a ouvert la porte à l’ajout d’une nouvelle ligne d’affaires tandis que son grand patron affirme que l’entreprise montréalaise a toujours de l’appétit pour les acquisitions.

Les trois principales activités de l’entreprise sont : les poteaux, le bois d’œuvre résidentiel et les traverses de chemin de fer, qui représentaient respectivement 34 %, 28 % et 25 % des ventes en 2021.

L’entreprise a toujours l’intention de réaliser des acquisitions, particulièrement dans les segments liés aux infrastructures (poteau, traverse de chemin de fer), a dit le président et chef de la direction, Éric Vachon, lors d’une conférence téléphonique visant à discuter des résultats du quatrième trimestre. « Nous voulons aussi examiner des occasions de croissance dans des secteurs d’activité adjacents où nous pourrons mettre à contribution nos connaissances. »

Questionné par un analyste, M. Vachon n’a pas voulu en dire plus sur les activités qui pourraient être ajoutées à l’offre de Stella-Jones. « Nous nous demandons comment nous pourrions tirer parti de notre bassin de clientèle et de notre offre de produits, répond-il. C’est encore en discussion. Nous explorons différentes avenues. Nous ne sommes pas prêts à en dire plus aujourd’hui. »

Le dirigeant accepterait de dépasser sa cible d’endettement pour réaliser des acquisitions. Au 31 décembre, la dette nette de l’entreprise représentait 2,2 fois son bénéfice avant impôts, intérêts et amortissement (BAIIA) de 2021. L’entreprise estime que le ratio idéal se situe dans une fourchette entre 2 et 2,5 fois. « Je ne serais pas mal à l’aise à l’idée d’aller jusqu’à 3 fois, par exemple, a-t-il dit. Les flux de trésorerie que nous amèneraient ces acquisitions nous permettraient de rembourser cette dette rapidement. »

Un délai dans l’ajustement des prix

Malgré une diminution des bénéfices, les résultats de Stella-Jones ont dépassé les attentes des analystes au quatrième trimestre.

Le bénéfice net de l’entreprise atteint 22 millions, ou 34 cents par action, au quatrième trimestre, comparativement à 34 millions, ou 52 cents par action, à la même période l’an dernier.

Les revenus, pour leur part, ont atteint 545 millions, comparativement à 533 millions à la même période l’an dernier.

Avant la publication des résultats, les analystes anticipaient un bénéfice par action de 30 cents et des revenus de 495 millions, selon la firme Refinitiv.

M. Vachon a expliqué que l’inflation et l’augmentation des coûts pour toutes les catégories de produits ont grugé la rentabilité de l’entreprise. Il a précisé que l’entreprise était en mesure d’ajuster les prix de vente facturés à ses clients, mais que l’ajustement se faisait avec un certain délai.

Prévisions sur trois ans

En raison de la volatilité du prix du bois, Stella-Jones a décidé de remplacer ses prévisions annuelles par une prévision sur trois ans, afin de mieux refléter les tendances à long terme.

La direction s’attend à ce que les dépenses liées aux infrastructures (poteaux et traverses de chemin de fer) poursuivent leur croissance, mais anticipe une « normalisation » des prix du bois d’œuvre résidentiel, qui a affiché une grande volatilité durant la pandémie.

Les perspectives de croissance demeurent les mêmes pour les segments des poteaux et des traverses de chemin de fer, constate Benoit Poirier, de Desjardins Marché des capitaux. « La direction anticipe toutefois des ventes de bois d’œuvre résidentiel de 35 % supérieures à leur seuil d’avant la pandémie, ce qui veut dire que le segment représenterait entre 20 % et 25 % des revenus totaux, contre 28 % en 2021 », ajoute l’analyste.

M. Poirier croit que le point « le plus important » de l’annonce est le fait que l’entreprise compte retourner entre 500 millions et 600 millions à ses actionnaires au cours des trois prochaines années, sous forme de dividende ou de rachat d’actions. « C’est 50 % de plus que durant les trois années passées. »

L’entreprise a d’ailleurs annoncé qu’elle augmentait son dividende trimestriel de 11 % à 20 cents par action.

Elle a aussi obtenu l’autorisation de la Bourse de Toronto en vue d’augmenter le nombre maximal de ses actions qu’elle pourrait racheter pour fin d’annulation. Ce maximum passe de 4 millions à 5 millions de titres, ce qui représente 10 % des actions en circulation en date du 31 octobre.

Mercredi, l’action de Stella-Jones a clôturé en hausse de 1,48 $, ou 3,9 %, à 39,27 $ à la Bourse de Toronto.