(New York) Le géant pétrolier américain ExxonMobil a annoncé mardi qu’il allait se retirer de son dernier grand projet en Russie et ne plus investir dans le pays, suivant ainsi l’exemple de nombreux concurrents internationaux après l’invasion de l’Ukraine.

Au nom d’un consortium comprenant des filiales de l’entreprise russe Rosneft, une société indienne et une compagnie japonaise, ExxonMobil gère depuis 1995 le projet Sakhalin-1, situé tout à l’est du pays, au nord du Japon, et en possède 30 %.

« En réponse aux évènements récents, nous entamons le processus d’arrêt des activités et prenons des mesures pour sortir progressivement » de ce projet pétrolier, a indiqué le groupe dans un communiqué.  

« Au vu de la situation actuelle », il a aussi choisi de ne plus investir dans de nouveaux projets en Russie.

Moscou a lancé jeudi une invasion de l’Ukraine, provoquant une onde de choc internationale et déclenchant une batterie de sanctions économiques de l’Occident à l’égard de Moscou.

De nombreuses entreprises ont choisi de prendre leurs distances, à commencer par le secteur de l’énergie.

ExxonMobil suit ainsi l’exemple de certains concurrents internationaux, comme les groupes britanniques Shell et BP, l’italien Eni ou le norvégien Equinor, qui ont aussi prévu de se séparer de leurs parts dans plusieurs projets communs avec des entreprises russes.

Le français TotalEnergies a lui plutôt penché pour le statu quo en choisissant de ne pas quitter la Russie, mais de ne pas y investir davantage d’argent.

Le gouvernement russe a annoncé mardi qu’il préparait un décret pour enrayer cette hémorragie, en imposant des restrictions temporaires à la sortie des investisseurs étrangers des actifs russes.

ExxonMobil souligne que son retrait du pays ne sera pas immédiat.  

« En tant qu’exploitants de Sakhalin-1, nous avons l’obligation d’assurer la sécurité des personnes, la protection de l’environnement et l’intégrité des opérations », a détaillé le groupe.

« Le processus d’arrêt des activités devra être soigneusement géré et étroitement coordonné avec les co-entrepreneurs afin de s’assurer qu’il est exécuté en toute sécurité », ajoute-t-il.

Le projet Sakhalin-1 est le seul grand projet sur lequel ExxonMobil était encore présente en Russie, le groupe s’étant retiré de deux co-entreprises après l’imposition de précédentes sanctions contre la Russie après l’invasion de la Crimée en 2014.

Le groupe indiquait encore récemment sur son site internet avoir aussi des bureaux à Moscou et à Saint-Pétersbourg et y compter environ 1000 salariés.

Dans son dernier rapport annuel, ExxonMobil évaluait ses actifs en Russie à environ 4 milliards de dollars, ce qui reste une faible portion de ses actifs totaux (217 milliards).