Une panne informatique a frappé l’entreprise de production d’aluminium de Sept-Îles, causée par un « incident de sécurité lié à l’intrusion d’un tiers non autorisé ».

Des spécialistes en cybersécurité mènent une enquête sur l’évènement survenu dans la nuit de jeudi à vendredi, a indiqué l’Aluminerie Alouette dans un communiqué.

Ces derniers jours, plusieurs experts ont averti que les alliés de l’Ukraine pourraient subir des cyberattaques en provenance de la Russie. Questionné lors d’un point de presse sur un lien possible entre le conflit et l’évènement à l’Aluminerie Alouette, le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a affirmé savoir « depuis très longtemps que la Russie utilise des moyens de cyberattaque pour essayer de déstabiliser les démocraties à travers le monde ».

Le premier ministre a assuré que les centres de cybersécurité du pays veillaient à protéger les Canadiens dans le monde virtuel.

[Les centres de cybersécurité] sont justement en train de travailler pour faire des suivis sur des attaques qu’on reçoit, mais aussi pour prévenir d’autres attaques.

Justin Trudeau, premier ministre du Canada

Malgré les perturbations, « la production d’aluminium se poursuit de manière sécuritaire », a assuré l’entreprise de Sept-Îles. Une mise à jour sera faite sous peu, a indiqué l’Aluminerie Alouette, dans son communiqué. Au moment où l’on écrivait ces lignes, l’entreprise n’avait pas donné suite à la demande d’entrevue de La Presse.

Frapper là où ça fait mal

En réponse aux sanctions économiques imposées par l’Occident, le meilleur moyen dont dispose Vladimir Poutine est d’utiliser les cyberattaques, selon Nora Boulahia Cuppens, professeure de génie informatique à Polytechnique Montréal et experte en sécurité informatique. Le président de la Russie pourrait donc viser les « infrastructures qui peuvent geler un pays ou taper sur les aspects économiques », explique-t-elle, sans toutefois parler précisément du cas de l’Aluminerie Alouette.

Mais lors d’une cyberattaque, il est difficile de retrouver la personne qui a commis le geste, soutient Frédéric Cuppens, professeur de génie informatique à Polytechnique Montréal et expert en sécurité informatique. « Ils font en sorte d’attaquer de façon masquée, afin d’éviter qu’on remonte jusqu’à eux », souligne-t-il.