Après les difficultés d’approvisionnement, l’inflation s’invite dans les activités de la Compagnie électrique Lion, qui devra dépenser au moins 55 millions US de plus afin d’achever ses projets d’expansion à Mirabel ainsi qu’au sud de la frontière.

La facture de son usine de production située en Illinois devrait totaliser 150 millions US, en hausse de 20 millions US. À Mirabel, l’usine de blocs-batteries et le centre d’innovation coûteront 180 millions US, ce qui constitue une augmentation de 35 millions US.

En plus d’une hausse des coûts des matériaux, de la main-d’œuvre et de certains équipements, l’entreprise a attribué ces augmentations à l’ajout de nouvelles activités dans ses usines. À Mirabel, par exemple, Lion Électrique fera à l’interne certains tests, a expliqué son président et fondateur, Marc Bédard, en entrevue téléphonique avec La Presse.

On aura notre propre piste d’essai, notre propre centre de destruction de batteries. On a décidé de mettre un peu plus d’argent dans les investissements, mais il y a une partie des sommes que l’on récupérera dans les prochaines années.

Marc Bédard, président et fondateur de Lion Électrique

Le constructeur de camions et d’autobus électriques a offert cette mise à jour vendredi, au lendemain de la publication de ses résultats du quatrième trimestre, où il a dépassé les attentes, ce qui a fait bondir son action à la Bourse de Toronto.

Lion affirme avoir accès à 520 millions US et estime avoir les reins assez solides pour mener à terme ses projets. Les activités des sites situés en Illinois et à Mirabel devraient démarrer pendant la deuxième moitié de l’année. Ces deux usines s’ajouteront à celle de Saint-Jérôme.

Production en hausse

Après un troisième trimestre marqué par des difficultés à achever la construction de véhicules en raison des perturbations de la chaîne d’approvisionnement, l’entreprise a bien terminé son exercice financier en dépassant les attentes des analystes.

Pour le quatrième trimestre terminé le 31 décembre, 71 unités – 57 autobus d’écoliers et 14 camions – ont été livrées, soit 25 de plus comparativement à la même période il y a un an.

« Lion disait s’affairer à résoudre les problèmes dans sa chaîne d’approvisionnement au troisième trimestre et les livraisons [du quatrième trimestre] suggèrent que l’entreprise réalise des progrès », a écrit l’analyste Kevin Chiang, de CIBC Marchés mondiaux, dans une note envoyée par courriel.

Si l’entreprise avait garni ses stocks du côté des batteries, elle avait néanmoins eu de la difficulté à obtenir certaines pièces comme des modules métalliques, des composants en plastique et des faisceaux de câbles.

Il continuera à y avoir de mauvaises surprises, mais M. Bédard estime que le pire est derrière Lion.

« On sent, du côté de nos fournisseurs, que c’est de plus en plus sous contrôle, a-t-il dit. Mais il y a des retards partout. Ce qui prenait un mois prend maintenant trois mois, et ce qui prenait trois mois en prend à peu près cinq. Dans nos commandes, on tente de prévoir de deux à trois mois à l’avance pour avoir les composants en stock. »

Les revenus de Lion se sont établis à 23 millions US au quatrième trimestre, en forte hausse par rapport à 9,4 millions US il y a un an. Les analystes sondés par la firme Refinitiv anticipaient un chiffre d’affaires de 16 millions US.

La perte d’exploitation s’est chiffrée à 15 millions US lors du plus récent trimestre, comparativement à celle de 33 millions US de la même période l’an dernier.

En date du 24 février, Lion avait enregistré 2325 commandes, soit 300 camions et 2025 autobus. La valeur du carnet de commandes était estimée à 575 millions US. De son côté, Lion Energy avait des commandes pour 278 bornes de recharge.

Sur le parquet de Bay Street, vendredi, l’action de Lion a pris 64 cents, ou 6,7 %, pour clôturer à 10,23 $. Cela demeure loin de son sommet de 28,39 $ atteint en juin dernier, peu de temps après son arrivée en Bourse.

En savoir plus
  • 1000
    Lion comptait quelque 1000 employés à la fin du quatrième trimestre. L’entreprise continuera à embaucher pour accélérer sa cadence de production.
    SOURCE : compagnie électrique lion