Le départ immédiat du président du conseil d’administration du producteur de cannabis de Gatineau Hexo a été annoncé mardi en même temps qu’une entente permettant à un actionnaire mécontent de nommer des administrateurs, notamment le successeur de John Bell à la tête du conseil.

John Bell était en poste depuis moins de trois mois. Il était devenu président du conseil à la mi-décembre. Le cofondateur et ex-responsable du marketing chez Hexo, Adam Miron, ainsi que le PDG Scott Cooper quittent eux aussi aussi le conseil.

L’investisseur ontarien et président de Kaos Capital, Adam Arviv, qui détient une participation de 3 % dans Hexo, souhaitait des changements et avait proposé au début du mois une liste d’administrateurs.

Mark Attanasio faisait partie de sa liste et c’est lui qui devient président du conseil en relève à John Bell. Adam Arviv s’est aussi entendu avec Hexo pour nommer Rob Godfrey à titre d’administrateur.

Dans une lettre ouverte publiée le 2 février, Adam Arviv accusait les administrateurs d’Hexo d’avoir causé une « destruction massive de valeur ». Il disait mener une bataille contre les dirigeants d’Hexo depuis l’acquisition en août de Redecan par Hexo. Selon lui, l’ex-patron du conseil, Michael Munzar, et l’ex-PDG, Sébastien St-Louis, ont trompé des investisseurs dans Redecan et « détruit la valeur pour les actionnaires en réalisant plusieurs opérations de financement ».

Adam Arviv avait aussi écorché les administrateurs Vincent Chiara et John Bell en les accusant d’avoir été « grossièrement négligents » dans l’approbation de ces transactions.

Si John Bell quitte Hexo, Vincent Chiara demeure administrateur et fera partie du nouveau conseil, dont la taille passe de huit à sept membres.

« Nous travaillons en étroite collaboration avec l’équipe de direction dans le cadre des efforts déployés en vue d’accélérer la transformation de la société en une entreprise productive de flux de trésorerie positifs », souligne Adam Arviv dans une communication électronique.

Plutôt ce mois-ci, une représentante d’Hexo avait dit à La Presse que l’entreprise avait « favorisé un dialogue ouvert et constructif » avec Adam Arviv et qu’elle jugeait que sa missive publiée au début de février était une « source de distraction malvenue ».

Il n’a pas été possible mardi d’obtenir des commentaires auprès de Hexo ou d’Adam Arviv.

Les actionnaires d’Hexo sont appelés à voter sur la composition du conseil lors d’une assemblée virtuelle prévue dans deux semaines (le 8 mars).

Ils voteront aussi pour approuver un regroupement des actions visant notamment à ramener le cours boursier à plus de 1 $ US afin de répondre aux exigences permettant au titre d’être maintenu au NASDAQ.

L’action d’Hexo a reculé jusqu’à 46 cents US le mois dernier au NASDAQ.

La direction d’Hexo a annoncé il y a deux semaines une réduction de 180 postes qui doit entraîner des économies annuelles d’une quinzaine de millions de dollars.

L’entreprise soutient que la moitié de ces postes sont liés à la fermeture annoncée précédemment de l’installation de Stellarton, en Nouvelle-Écosse, et que les réductions restantes sont liées à la diminution du nombre de postes de soutien pour lesquels il existe un chevauchement « important » en raison des acquisitions récentes et de la simplification du modèle d’exploitation.

Fournisseur privilégié de la Société québécoise du cannabis, Hexo a été fondée en 2013 par Sébastien St-Louis et Adam Miron. Le siège social a été ramené à Gatineau l’an passé après avoir été délocalisé à Kanata, en banlieue d’Ottawa, pour une courte période.