(Montréal) Le patron de Chorus Aviation s’attend à ce que l’activité de vol se rapproche de ses niveaux prépandémiques au deuxième trimestre, même si elle a été détournée par le variant Omicron au cours des deux derniers mois.

Selon le chef de la direction, Joe Randell, le taux d’utilisation des avions de Chorus sur les vols régionaux d’Air Canada pourrait atteindre 87 % entre avril et juin, alors que la demande devrait augmenter avec l’assouplissement des restrictions de voyage et des craintes liées à la COVID-19.

Chorus, qui fournit un service régional au plus grand transporteur du pays et loue des avions à travers le monde, a indiqué que l’utilisation de ses avions chez Air Canada était en voie d’atteindre 60 % du niveau de 2019 pour le trimestre en cours. Ce taux d’utilisation a terminé l’année à 76 %, ce qui était dans le bas de la fourchette de prévisions mise de l’avant par l’entreprise à l’automne.

« Le quatrième trimestre se passait bien, etc. Et puis Omicron a frappé », a expliqué M. Randell aux analystes.

« Même s’il y aura une baisse au premier trimestre à cause d’Omicron, je pense qu’il y a des raisons de croire que les choses vont maintenant reprendre et nous allons arriver là où nous étions avant Omicron, et plus loin encore », a poursuivi M. Randell.

Les attentes marquent un léger recul par rapport aux prévisions enthousiastes d’il y a trois mois, lorsque M. Randell avait déclaré qu’un retour aux activités complètes d’ici la fin du deuxième trimestre « pouvait être très réalisable ».

Certains des 17 clients de Chorus qui louent des avions restent dans un trou financier, ce qui s’est traduit par un recouvrement de 83 % des produits de location au dernier trimestre – une amélioration par rapport à 77 % au troisième trimestre –, alors que davantage de transporteurs retrouvent un certain équilibre.

Philippine Airlines a émergé d’une faillite le mois dernier et Aeromexico, qui a demandé la protection du chapitre 11 aux États-Unis en juin 2020 avec une dette de 2 milliards, est sur le point de réussir à le faire.

« Après le début de la pandémie de COVID-19, Chorus Aviation Capital a reçu des demandes de la quasi-totalité de ses clients pour une certaine forme d’allègement temporaire des frais de location tandis qu’ils faisaient face à une réduction sans précédent de la demande pour le transport aérien de passagers », a affirmé la société dans un communiqué.

Les ententes d’allègement des frais de location comprennent souvent des prolongations de la durée des baux, permettant le remboursement des montants différés à la fin de la période prolongée.

Le redécollage touchera « d’abord et avant tout » les vols intérieurs court-courriers pour les passagers qui souhaitent rendre visite à leurs amis et à leur famille — une aubaine pour Chorus, dont la filiale de Jazz Aviation dessert les vols régionaux d’Air Canada, qui rejoignent moins directement les clients d’affaires internationaux — a noté l’analyste Walter Spracklin, de RBC Dominion valeurs mobilières.

Profits et revenus en hausse

Chorus Aviation a dégagé un profit pour son plus récent trimestre, affichant des résultats supérieurs aux attentes malgré les ravages causés par le variant Omicron en décembre.

Le bénéfice net de Chorus a grimpé à 10,2 millions, ou 6 cents par action, pour le quatrième trimestre. En comparaison, la société avait gagné 9,2 millions, ou 6 cents par action, lors de la même période un an plus tôt.

Les revenus d’exploitation de la société établie à Halifax ont bondi à 346,5 millions au cours du trimestre clos le 31 décembre, en hausse par rapport à ceux de 218,2 millions récoltés pendant les trois derniers mois de 2020.

Sur une base ajustée, le bénéfice s’est chiffré à 12 cents par action, en regard de celui de 5 cents par action du même trimestre un an plus tôt. Les analystes s’attendaient en moyenne à un profit de 9 cents par action pour le trimestre, selon les prévisions recueillies par la firme de données financières Refinitiv.