(Montréal) Le syndicat espère une reprise des discussions bientôt avec le médiateur, après presque neuf mois de lock-out à la cimenterie de Joliette qui appartient au Groupe CRH Canada.

La section locale du syndicat Unifor, affilié à la FTQ, qui y représente environ 130 travailleurs, affirme que la direction a formulé plusieurs demandes de concessions et qu’elle veut faire davantage appel à la sous-traitance.

« L’employeur voulait réduire sa production de quatre fours à deux fours. On était 150 employés et ils nous ont annoncé, en novembre dernier, qu’ils allaient opérer avec 60 employés et le reste en sous-traitance », a relaté en entrevue mardi le directeur québécois d’Unifor, Renaud Gagné.

Le syndicat affirme que lui voulait seulement maintenir ses emplois, ses acquis.

« L’entreprise tente d’obtenir des concessions. Ils ont adressé 417 demandes, au départ. Et nous : zéro. Tout ce qu’on voulait et tout ce qu’on recherche depuis des mois, c’est que l’employeur utilise, chaque fois que c’est possible, ses employés qui sont sur une liste de rappel », a relaté M. Gagné.

Mais la direction veut avoir plus de flexibilité, recourir à la sous-traitance, dans le but de réduire ses coûts, rapporte-t-il, en ajoutant qu’il doute que cela atteigne le but visé.

Le directeur québécois d’Unifor rapporte que les relations de travail y sont difficiles. Le conflit s’est d’ailleurs retrouvé devant le Tribunal administratif du travail, après qu’Unifor eut allégué le recours à des travailleurs de remplacement pendant le lock-out. Il a eu gain de cause en partie, mais l’employeur a demandé une révision de la décision. Ce dossier n’est donc pas clos.

En janvier dernier, les offres finales de l’employeur avaient été rejetées à 100 % par les employés d’usine et de bureau, souligne M. Gagné.

Depuis, le syndicat a fait une proposition, que le médiateur a entre les mains. Il espère que celui-ci saura ramener les parties à la table.

Joints par courriel, ni le Groupe CRH ni sa société mère, Ash Grove, n’avaient répondu à l’invitation à faire connaître leurs commentaires sur le conflit de travail et à l’invitation de confirmer ou d’infirmer les dires du syndicat, au moment d’écrire ces lignes.