(Montréal) Le syndicat des Travailleurs unis de l’alimentation et du commerce vient de conclure une entente qui lui permettra de représenter des milliers de chauffeurs d’Uber Canada, notamment au Québec, sans toutefois aller jusqu’à les syndiquer.

Les services offerts par le syndicat des TUAC — un grand syndicat pancanadien qui, au Québec, est affilié à la FTQ — le seront sur une base volontaire. Il n’y aura pas d’adhésion automatique comme à un syndicat. Un chauffeur ou livreur pourra choisir de ne pas faire appel aux TUAC pour le représenter.

Le syndicat des TUAC offrira par exemple à ceux qui le veulent des services lors d’un différend avec Uber Canada, qui pourra aller jusqu’à l’arbitrage s’il n’y a pas entente entre les parties, ainsi qu’une représentation pour des questions de santé et sécurité au travail, a expliqué en entrevue jeudi Anouk Collet conseillère principale au président national des TUAC.

La complexité de ce dossier vient du statut des chauffeurs d’Uber. Le Code du travail précise en effet que les salariés peuvent se syndiquer. La situation est plus complexe pour les travailleurs autonomes ou ceux qui ont un statut entre les deux.

Leur dossier n’est pas sans rappeler celui des chauffeurs de taxi, à qui le syndicat des Métallos, aussi affilié à la FTQ, offrait plusieurs services ainsi que de la représentation.

L’entente entre Uber Canada et les TUAC comporte un second volet, qui prévoit justement de faire des représentations auprès des gouvernements pour que les conditions de travail de ces chauffeurs soient améliorées, a souligné Mme Collet, qui est aussi vice-présidente de la FTQ.

« C’est une entente qui est unique en son genre. On nous dit souvent : les syndicats, vous devriez peut-être changer vos méthodes traditionnelles et trouver d’autres moyens et méthodes. Et bien là, c’est ce qu’on a essayé de faire. Et on pense que c’est une avancée », a lancé Mme Collet.

Le syndicat des TUAC a souvent défendu des travailleurs à bas salaire et peu représentés, comme les travailleurs agricoles, les travailleurs étrangers temporaires. Il est fort présent dans les abattoirs, la transformation alimentaire, les supermarchés, entre autres.