Les propriétaires de quincailleries estiment que le gouvernement fait « fausse route » en imposant le passeport vaccinal aux clients des centres de rénovation de plus de 1500 m2. Près de 69 % d’entre eux s’opposent à cette mesure, selon un sondage mené en début de semaine par l’Association québécoise de la quincaillerie et des matériaux de construction (AQMAT).

Dans une lettre envoyée mercredi au ministre de l’Économie et de l’Innovation, Pierre Fitzgibbon et à son collègue ministre du Travail, Jean Boulet, l’AQMAT demande à Québec de revenir sur sa décision. Dès lundi, les commerces de grandes surfaces, sauf les épiceries et les pharmacies, devront exiger que les consommateurs présentent leur passeport vaccinal avant d’entrer pour faire leurs emplettes. Environ 120 quincailleries auront à se plier à cette règle.

« De l’avis majoritaire des 207 répondants, soit un score représentatif puisque le Québec compte moins de 900 quincailleries et centres de rénovation, votre gouvernement fait fausse route (en imposant) le passeport vaccinal à l’entrée des magasins d’une certaine taille à compter du lundi prochain et doit faire marche arrière », peut-on lire dans la lettre signée par le président-directeur général de l’AQMAT, Richard Darveau.

« En effet, c’est dans une proportion de 69 % que nos membres, des opérateurs économiques, de grands employeurs, d’importants contributeurs fiscaux, considèrent que c’est une mauvaise idée de croire que scinder les commerces en deux catégories réduira la contamination virale et décongestionnera le système de santé », écrit-il également.

« Si la chasse au noyau dur de non-vaccinés à laquelle vous demandez à nos troupes, à leurs employés et à leurs clients de participer nous semble disproportionnée, ce sont surtout ses dommages collatéraux qui nous inquiètent et qui prendront la forme probable d’une aggravation du climat social et sanitaire, de la pénurie de main-d’œuvre et de la santé financière déjà fragilisée de milliers de commerces de détail. »

L’AQMAT n’est pas la seule à réagir défavorablement à cette nouvelle mesure. La semaine dernière, le président du groupe Renaud-Bray, Blaise Renaud, a demandé au gouvernement d’exempter l’industrie du livre.