Bien que les restaurants soient fermés, de nombreux projets figurent sur la liste de Jean Bédard en 2022. Le président et chef de la direction de Sportscene – responsable de La Cage – Brasserie sportive – a l’intention de faire revivre dès l’automne le mythique restaurant Moishes dans l’édifice de la Caisse de dépôt et placement du Québec, d’ouvrir deux nouvelles succursales de La Cage et de développer d’autres marques québécoises.

Le président vient tout juste de faire approuver la fermeture du capital de l’entreprise. Il en prend désormais les commandes avec un consortium d’investisseurs québécois dirigé par la Corporation Financière Champlain.

Jean Bédard a pour objectif de doubler les ventes de l’entreprise d’ici cinq ans. « On était peut-être à 130 ou 140 millions avant la pandémie. Le plan, c’est de doubler nos ventes. Celles en épicerie devraient alors représenter entre 35 % et 40 % du total », a affirmé M. Bédard au cours d’une entrevue accordée à La Presse, mercredi, après la tenue de l’assemblée extraordinaire où les actionnaires de Sportscene ont voté majoritairement pour la privatisation et la fusion entre Sportscene et Champlain.

Pourquoi fermer le capital ?

Ainsi, l’entreprise Sportscene quitte la Bourse. Si Jean Bédard y songeait depuis un certain temps, la pandémie l’a incité à emprunter cette voie. « Ça fait quand même un bout que je souhaitais simplifier notre structure corporative. Une entreprise publique, ça impose d’autres obligations, explique-t-il. Avec tout ce qu’on vivait, tous les trois mois, il fallait quand même que je fasse rapport publiquement sur ce qui s’était passé, le nombre de personnes qu’on avait mises à pied, le nombre de restaurants qu’on avait fermés. Alors que mes concurrents n’avaient pas besoin de faire ça. Et il fallait aussi dévoiler notre stratégie, les ventes, alors que les autres ne le font pas. »

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

Jean Bédard

Privatiser la compagnie, ça simplifie beaucoup notre travail comme dirigeant. [Avec Champlain], ce que j’ai vendu comme plan, c’est qu’on n’est pas juste dans la restauration, on est rendus dans l’alimentation.

Jean Bédard

À l’instar de ce qu’il a fait avec La Cage (restaurant, commandes à emporter et produits en épicerie), Jean Bédard veut reproduire le même modèle avec d’autres marques québécoises.

« Champlain, [la raison pour laquelle] je les ai choisis comme partenaires, c’est qu’ils ont un peu la même vision que moi. Ils investissent dans des marques québécoises. »

La société canadienne de placements privés établie à Montréal a notamment investi dans des entreprises comme Louis Garneau, Kanuk, Jardins de Ville et Maison Corbeil.

Moishes à la Caisse de dépôt

À l’été 2020, Moishes, acquis par Sportscene en 2018, annonçait qu’il fermait ses portes et que l’institution quitterait le boulevard Saint-Laurent – après avoir passé 80 années sur la Main – pour s’installer ailleurs. Les amateurs de l’endroit, reconnu notamment pour ses grillades, pourront renouer avec leurs habitudes puisque le restaurant rouvrira à l’automne 2022, dans l’édifice de la Caisse de dépôt et placement, dans l’ancien emplacement du restaurant Houston, a précisé Jean Bédard.

Selon lui, il s’agit probablement de « l’un des meilleurs sites à Montréal » en raison de sa proximité avec le Palais des congrès, les hôtels, les édifices de bureaux et les condos en construction.

Les plus nostalgiques y reconnaîtront les lampes et les tableaux qui décoraient l’ancien restaurant. Une section bar sera également ajoutée. Après Montréal, l’entreprise n’écarte pas l’idée d’ouvrir d’autres restaurants Moishes au Québec. La capitale nationale et Gatineau pourraient peut-être y accueillir une succursale.

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L'ancienne enseigne du restaurant Moishes, sur le boulevard Saint-Laurent.

Projets à venir

En plus de Moishes, deux autres établissements de La Cage – Brasserie sportive à LaSalle et à la Place Bell (Laval) ouvriront leurs portes en février, bien que les salles à manger soient actuellement fermées. Ces établissements porteront à 40 le nombre total de restaurants de la chaîne.

M. Bédard a également d’autres marques dans sa ligne de mire, notamment avec Crémy Pâtisserie, partenaire de Sportscene. Une usine devrait d’ailleurs ouvrir au cours de l’année près des bureaux de l’entreprise pour permettre à Crémy d’augmenter son volume de production. Reste à voir maintenant si la croissance de la marque passera par l’ouverture de comptoirs ou par une plus grande présence de produits en épicerie.

« C’est ça, notre plan, indique fièrement le grand patron de Sportscene. Et il va y en avoir d’autres. »

Sportscene

  • Siège social : Boucherville
  • Nombre total d’employés : plus de 2000 (avant la pandémie)
  • Exploite La Cage depuis 1984
  • Nombre de restaurants La Cage – Brasserie sportive : 40 (dont les deux nouvelles succursales)

Produits en épicerie

  • La Cage : 25 (ailes, côtes levées, épices, mayonnaise)
  • Moishes : 15 (salade de chou, cornichons, poulet en crapaudine, épices)