La montréalaise Lightspeed, connue pour ses solutions de commerce infonuagiques, ajoute une nouvelle dimension à ses activités. Elle concurrencera dorénavant directement Shopify, l’entreprise ayant la plus grande valeur boursière au Canada.

C’est un concurrent de Shopify que Lightspeed achète en Ecwid, une entreprise de San Diego dont les outils permettent à un entrepreneur de créer un site de commerce en quelques minutes pour vendre sur Amazon, Facebook, Instagram, etc.

Plus petite que Shopify, Ecwid a un chiffre d’affaires de 20 millions US et compte plus de 130 000 clients payants dans une centaine de pays.

« Notre offre se rapproche de celle de Shopify », a concédé le président de Lightspeed, Jean-Paul Chauvet, en commentant lundi l’acquisition d’Ecwid en conférence téléphonique.

Au prix de 600 millions canadiens, Ecwid est la plus grosse acquisition jamais réalisée par Lightspeed depuis la création de l’entreprise il y a 16 ans.

La Caisse de dépôt et placement du Québec est le plus important actionnaire de Lightspeed avec une participation de 18,5 % évaluée à quelque 2 milliards de dollars. La Caisse est aussi un des 35 plus gros actionnaires de Shopify avec une participation d’un peu plus de 700 millions de dollars.

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Shopify, dont le siège social est à Ottawa, vaut près de 185 milliards à la Bourse de Toronto, alors que la valeur de la Banque Royale est d’un peu moins de 180 milliards.

Lightspeed a également annoncé l’acquisition de NuOrder lundi, une entreprise de Los Angeles dont la plateforme numérique B2B permet de relier des commerçants à leurs fournisseurs. Avec un chiffre d’affaires annuel de 20 millions US, NuOrder dessert notamment des marques comme Canada Goose, Converse, Lacoste, Asics et Coach. La valeur de cette acquisition dépasse les 500 millions canadiens.

Les acquisitions d’Ecwid et de NuOrder sont réalisées en argent et en actions.

Lightspeed paye un multiple de 15 fois les revenus pour les deux entreprises, ce qui représente une prime par rapport au multiple de 10 fois payé pour les trois acquisitions précédentes (Vend, Upserve et Shopkeep), souligne l’analyste Paul Treiber, chez RBC.

« Les multiples plus élevés reflètent l’expansion des évaluations dans le marché, notamment celle d’entreprises comme Shopify, ainsi que le potentiel pour les synergies à réaliser par Lightspeed », dit cet expert.

« Nous bâtissons un guichet unique de plateformes de commerce », dit le fondateur et chef de la direction de Lightspeed, Dax Dasilva.

« On veut révolutionner le commerce. C’est une nouvelle économie qui est en réouverture. Le commerce omnicanal n’est pas le futur, c’est le présent », ajoute-t-il en entrevue.

« Ce qui différencie Lightspeed, c’est qu’on ne permet pas seulement de créer un site de commerce électronique, mais on offre tous ces outils pour gérer les inventaires et la chaîne d’approvisionnement ainsi que des canaux additionnels. »

« Bien que les deux nouvelles acquisitions pourraient prendre plus de temps que les précédentes à générer de la croissance au fur et à mesure qu’elles sont intégrées, elles s’insèrent bien dans la vision à long terme de Lightspeed », soutient l’analyste Daniel Chan, de la TD.

L’action de Lightspeed est demeurée relativement stable lundi, à 87 $, à la Bourse de Toronto.