(Montréal) La Banque Laurentienne a rapporté mercredi des profits en hausse au deuxième trimestre de l’exercice financier 2021, mais la septième banque canadienne en termes d’actifs continue de travailler à corriger des problèmes de longue date.

Le résultat net est passé à 53,1 millions ou 1,15 $ par action diluée, par rapport à 8,9 millions, ou 0,13 $ par action diluée, au trimestre correspondant un an plus tôt. Le résultat net ajusté a pour sa part augmenté pendant la même période de 11,9 millions, ou 0,20 $ par action, à 56,7 millions, ou 1,23 $ par action.

« Il reste beaucoup de travail à faire pour positionner la croissance et une rentabilité soutenue », a cependant prévenu Rania Llewellyn, la présidente et chef de la direction, lors d’une conférence téléphonique avec des analystes financiers. Elle les a avertis qu’elle ne prévoit pas que « cette année de transition et de recentrage stratégique » soit couronnée de succès.

Le redressement de la sous-performance du secteur hypothécaire constitue « une grande priorité », a-t-elle précisé.

Un récent examen du processus d’origination dans le réseau de courtiers hypothécaires a révélé une foule de problèmes et des correctifs ont été apportés. Il s’agit de « gains faciles et rapides ». La prochaine tâche sera au niveau de la rétention des clients dans le secteur des hypothèques.

Les changements devraient porter leurs fruits dans « 12 à 18 mois », a indiqué la banquière, qui estime que ces transformations offrent « beaucoup d’opportunités ».

L’institution établie à Montréal a signalé dans ses résultats du trimestre clos le 30 avril que les provisions pour pertes sur créances se sont établies à 2,4 millions au deuxième trimestre de 2021 comparativement à 54,9 millions pour le trimestre correspondant de 2020, une baisse de 52,5 millions. Les provisions sur les prêts productifs plus élevés à la période correspondante de l’exercice précédent reflètent l’incidence de la pandémie de COVID-19.

Les revenus ont légèrement augmenté à 249,8 millions, par rapport à 240,1 millions un an plus tôt.

Dans un rapport, l’analyste de la Financière Banque Nationale, Gabriel Dechaine a souligné qu’une grande part des bénéfices de la banque au deuxième trimestre sont attribuables à la vigueur des marchés financiers alors que les revenus sensibles aux marchés comme les frais de courtage et les frais de distribution de fonds communs de placement ont augmenté dans les deux chiffres.

En revanche, les « enjeux bancaires fondamentaux demeurent un gros défi », a-t-il noté, soulignant au passage que les produits de base tels que les prêts hypothécaires et les dépôts personnels et commerciaux enregistrés par les succursales sont restés stables ou en baisse.

« En fin de compte, nous pensons que LB [la Banque Laurentienne] devra peut-être enregistrer une charge de restructuration afin de “réparer” les problèmes dans ses activités principales », écrit-il.

Selon lui, la facture pourrait s’élever entre 150 à 200 millions, soit entre 3,50 à 4,50 $ par action.

Lors de sa réunion de mardi, le conseil d’administration de la banque a déclaré un dividende trimestriel régulier de 0,40 $ par action sur les actions ordinaires payable le 1er août prochain aux actionnaires inscrits à la fermeture des affaires le 2 juillet à venir.

Le titre de Banque Laurentienne Groupe financier était en légère hausse de 3,25 %, à 45,09 $, peu avant la fin de la séance mardi.

Les analystes attendaient en moyenne des résultats inférieurs, soit des revenus de 239,5 millions et un bénéfice par action ajusté de 89 cents, selon les prévisions recueillies par le site d’information financière Refinitiv.