(Toronto) Canopy Growth continue de placer ses espoirs sur les États-Unis alors que la concurrence dans l’industrie canadienne du cannabis s’intensifie au milieu d’une vague de fusions et d’acquisitions.

Le producteur de cannabis de Smiths Falls, en Ontario, a indiqué mardi qu’il restait concentré sur l’avancement de ses activités aux États-Unis et qu’il était encouragé par les réformes du cannabis qui sont mises en place un peu partout au pays.

Au cours des derniers mois, la Chambre des représentants des États-Unis a adopté une loi visant à donner aux entreprises de cannabis un meilleur accès aux banques, un projet de loi a été présenté pour décriminaliser le cannabis, New York s’est engagé dans la légalisation de l’usage récréatif du cannabis et la légalisation fédérale du cannabis a gagné des appuis.

« Je suis vraiment optimiste et je le suis depuis un certain temps en ce qui a trait à la vitesse à laquelle je pense que les choses vont évoluer », a affirmé le chef de la direction de Canopy, David Klein, lors d’une conférence téléphonique avec des analystes.

« Personnellement, je pense que (la légalisation fédérale) va survenir plus rapidement que plusieurs personnes le croient. »

Canopy et ses concurrents portent de plus en plus leur attention sur les États-Unis parce qu’ils croient pouvoir mettre en pratique rapidement aux États-Unis les leçons tirées du processus de légalisation au Canada.

Ils jugent également qu’une forte présence sur le marché américain les aidera dans leur lutte soutenue pour les parts du marché canadien.

Valeurs mobilières Desjardins a récemment souligné que Canopy contrôlait environ 14,0 % du marché canadien, derrière Hexo avec 17,0 % et Tilray avec 15,5 %, mais devant Aurora Cannabis et sa part de 6,5 %.

Une grande partie de cette part de marché a été obtenue grâce à des fusions et des acquisitions.

Canopy, par exemple, a acheté Supreme Cannabis et Ace Valley Cannabis, tandis que Hexo a mis la main sur Redecan, 48North Cannabis et Zenabis Global. Tilray a pour sa part fusionné avec Aphria.

M. Klein croit que cette consolidation est bonne pour le marché et les consommateurs, mais cela ne signifie pas pour autant que Canopy continuera à avaler des joueurs canadiens à la même cadence que par le passé.

« Si vous voulez savoir où nous avons l’intention de nous concentrer pour ce qui est de notre bilan et de nos préférences pour les fusions et acquisitions, ce sera aux États-Unis », a-t-il indiqué.

« Nous pensons que nous sommes positionnés comme nous le souhaitons au Canada, donc je ne nous vois pas faire beaucoup plus en matière de fusions et d’acquisitions au Canada. »

Canopy a commencé à prendre pied sur le marché américain avec une gamme de produits développés en collaboration avec la reine du foyer Martha Stewart, qui comprend des bonbons gélifiés inspirés des confiseries françaises moelleuses appelées pâte de fruits.

Ses produits se classent désormais au neuvième rang des ventes dans la catégorie des suppléments de cannabidiol, a indiqué Canopy.

Parallèlement aux produits Martha Stewart, Canopy a lancé ses boissons au cannabidiol Quatreau aux États-Unis et au Canada, a présenté ces derniers mois ses premiers bonbons gélifiés et de nouvelles boissons au thé glacé Tweed aux saveurs de citron et de framboise.

Canopy a également vendu au quatrième trimestre un volume de cannabis supérieur de pus de 40 % à ses récoltes au pays, a révélé la société dans ses derniers résultats financiers.

La perte nette de Canopy a totalisé près de 700 millions, soit 1,85 $ par action, pour son quatrième trimestre.

Le résultat se comparait à une perte de 1,3 milliard, ou 3,72 $ par action, pour le même trimestre l’an dernier.

Les revenus nets pour le trimestre clos le 31 mars ont atteint 148,4 millions, contre 107,9 millions un an plus tôt.

Les revenus nets du cannabis récréatif canadien ont atteint 61,1 millions, contre 43,9 millions il y a un an, tandis que les revenus nets du cannabis à des fins médicales et autres ont atteint 40,2 millions contre 35,6 millions l’an dernier.

Canopy a fait état de revenus tirés d’autres produits de consommation totalisant 47,1 millions, contre 28,4 millions il y a un an.