(New York) Boeing a de nouveau interrompu les livraisons de son long-courrier 787 Dreamliner le temps de transmettre au régulateur de l’aviation aux États-Unis, la FAA, des informations complémentaires à la suite de problèmes de production.

Des défauts de fabrication découverts sur cet appareil l’été dernier avaient déjà poussé l’avionneur américain à en suspendre les livraisons entre novembre et mars dernier.

« Boeing doit encore montrer que la méthode d’inspection proposée respectera les normes de sécurité de la FAA », a indiqué le régulateur dans un message transmis à l’AFP en soulignant « attendre des informations complémentaires ».

« Dans la mesure où la FAA n’a pas donné son feu vert à la solution proposée de Boeing, (l’entreprise) a choisi de suspendre temporairement les livraisons aux clients », a ajouté le régulateur, confirmant ainsi des informations du Wall Street Journal.

Boeing avait auparavant indiqué être en train de « travailler pour fournir à la FAA des informations complémentaires concernant l’analyse et la documentation associées au travail de vérification sur les 787 non livrés ».  

Le constructeur avait précisé qu’« il n’y (avait) aucun effet sur (la) flotte en service ».  

Boeing avait révélé en septembre dernier avoir découvert plusieurs vices de fabrication sur le 787, sur le raccord d’une portion du fuselage puis sur le stabilisateur horizontal. L’avionneur avait alors indiqué avoir lancé une inspection de tous ses appareils en production.

La FAA avait indiqué en mars son intention d’examiner elle-même certains des 787 Dreamliner de Boeing avant leur livraison aux clients, une tâche normalement dévolue à des employés de Boeing.

Cette annonce survient au lendemain de l’annonce d’une amende de 17 millions de dollars infligée par la FAA à Boeing, en raison de problèmes de production sur les 737 MAX et les 737 NG entre 2015 et 2019, quelques mois seulement après une autre amende de 6,6 millions de dollars en février pour divers manquements à la sécurité.

Le fabricant américain d’avions a par ailleurs fait face à des problèmes électriques dans les cockpits de certains 737 MAX, qui a conduit début avril à l’immobilisation temporaire d’une centaine d’exemplaires déjà livrés.

Le 737 MAX avait été autorisé à voler de nouveau fin 2020 par les autorités américaines après avoir été cloué au sol pendant vingt mois après deux accidents mortels.

La FAA, décriée pour son inaction durant la crise ayant suivi ces deux écrasements, a depuis renforcé sa supervision.  

Deux parlementaires américains, le président de la commission responsable des transports de la Chambre des représentants, Peter DeFazio, et le président de la sous-commission responsable de l’aviation, Rick Larsen, ont indiqué mi-mai avoir demandé à Boeing et à la FAA des réponses et documents sur les « problèmes persistants » de fabrication rencontrés par les 787 et les 737 MAX.