(Paris) Toujours minoritaires, les femmes sont cependant de plus en plus nombreuses à la tête des entreprises à travers le monde, selon une étude publiée jeudi par l’organisation de jeunes dirigeants YPO, le Financial Times et ONU Femmes.

Sur plus de 2000 réponses en provenance de 106 pays obtenues des quelque 30 000 membres de YPO en mars, dont un petit quart de femmes, la majorité (57 %) est d’avis que « leur organisation est plus diverse au niveau des genres qu’il y a cinq ans ».

Les progrès tardent toutefois à se matérialiser. Selon une autre étude récente réalisée par le cabinet Heidrick & Struggles citée par YPO, « seuls 5 % des directeurs généraux dans le monde sont actuellement des femmes ».

Ce n’est guère plus équilibré aux États-Unis, où seules 6 % des 500 entreprises de l’indice Standard and Poor’s sont dirigées par des femmes.

« Je vois une prise de conscience forte de tout le monde qu’il faut faire bouger », a déclaré à l’AFP Xavier Mufraggi, PDG de YPO.

Il y a aussi selon lui, « une prise de conscience du style de management qu’apportent nos membres féminins avec une approche plus holistique du leadership, qui est plus en phase avec les nouvelles générations ».

Près d’une femme PDG sur deux dit avoir dû surmonter des préjugés, et il faut en moyenne deux ans de plus aux femmes qu’aux hommes pour accéder au sommet de la pyramide entreprenariale, d’après l’étude.

M. Mufraggi souligne que la généralisation en Europe de la pratique du mentorat, déjà répandu de longue date aux États-Unis, facilite l’accession des femmes aux plus hautes responsabilités.

Enfin, des modes de travail plus flexibles, avec l’adoption massive du télétravail, sont également susceptibles de jouer en faveur de plus d’égalité entre les sexes à la sortie de la crise sanitaire, selon lui.

L’étude préconise notamment, pour faire progresser le nombre de femmes dirigeantes d’entreprises, de mettre en place des formations contre les préjugés, de recruter davantage de femmes et de promouvoir l’égalité salariale.

En France, une proposition de loi adoptée à la mi-mai en première lecture à l’Assemblée nationale appelle les entreprises de plus de 1000 salariés à avoir au moins 30 % de femmes parmi leurs dirigeants en 2027, et 40 % en 2030.