Un nom qui demeurera le même et un siège social qui continuera d’avoir pignon sur rue au centre-ville de Montréal : c’est ce qu’assure le président-directeur général de la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (CN) si l’acquisition de l’Américaine Kansas City Southern (KCS) se concrétise.

Jean-Jacques Ruest a été interrogé sur ces facettes de la transaction alors qu’il participait à une conférence destinée aux investisseurs, mercredi, avec le président et chef de la direction du transporteur ferroviaire américain Patrick Ottensmeyer.

Il s’agissait de la première sortie conjointe des deux dirigeants depuis vendredi dernier, lorsque KCS a officiellement retenu la proposition du CN qui lui confère une valeur de 33,7 milliards US au profit de l’offre de 25,2 milliards US préalablement annoncée avec le Canadien Pacifique (CP) – l’autre grand chemin de fer au Canada.

« Le nom de la compagnie sera (la Compagnie des chemins de fer nationaux) et Montréal sera le siège social global de l’entreprise, a dit M. Ruest, lorsqu’interrogé. Comme nous l’avons mentionné, Kansas City accueillera le siège social de nos activités américaines. »

Dans l’espoir d’apaiser les craintes des autorités réglementaires américaines, le CN s’est également engagé à se départir d’un tronçon d’environ 113 kilomètres exploité par KCS entre La Nouvelle-Orléans et Baton Rouge. Il s’agit d’un endroit où les réseaux des deux transporteurs se chevauchent.

Cette promesse fait partie de la requête déposée conjointement par le CN et KCS auprès du Surface Transportation Board (STB), le responsable des fusions de chemin de fer aux États-Unis, afin d’obtenir la permission afin de mettre sur pied une fiducie avec droit de vote qui serait utilisée pour conclure l’accord.

La fiducie détiendrait les actions de KCS pendant l’examen de la transaction. Cela permettrait aux actionnaires du chemin de fer américain de recevoir un paiement de contrepartie complet sans avoir à attendre l’approbation du STB, qui pourrait s’échelonner jusqu’à la fin de 2022.

La transaction permettrait au CN d’être le premier transporteur ferroviaire nord-américain à exploiter un réseau reliant le Canada, les États-Unis et le Mexique.

« Nous croyons que notre engagement […] devrait amener le STB à approuver notre fiducie avec droit de vote », a souligné le président du transporteur ferroviaire montréalais.

MM. Ruest et Ottensmeyer n’ont pas voulu s’avancer sur leurs plans si le STB refusait leur demande entourant la fiducie avec droit de vote. Le CP s’est déjà montré convaincu que les autorités réglementaires américaines vont s’opposer à la prise de contrôle de KCS par le CN. Si ce scénario se concrétise, l’entreprise de Calgary souhaiterait négocier de nouveau avec KCS.