Greyhound Canada a annoncé jeudi qu’il cessait immédiatement d’offrir ses services au Canada de façon permanente, après près d’un siècle d’activités au pays.

La compagnie d’autocars a précisé que ses itinéraires en Ontario et au Québec seraient définitivement éliminés à compter de jeudi.

La société américaine affiliée, Greyhound Lines, continuera d’exploiter des routes transfrontalières vers Toronto, Montréal et Vancouver une fois que la frontière entre les deux pays sera rouverte.

Greyhound Canada a temporairement suspendu en mai 2020 tous ses services en raison d’une forte baisse du nombre de passagers et de l’augmentation des restrictions de voyage attribuables à la première vague de la pandémie de COVID-19.

Le transporteur affrontait depuis des années une baisse de l’achalandage, une concurrence croissante et la déréglementation.

Mais la perte totale des revenus tarifaires, pendant la pandémie, a forcé la société à cesser définitivement ses activités, a expliqué le vice-président principal de Greyhound Canada, Stuart Kendrick.

« Ce fut une décision très difficile et nous l’avons prise le cœur lourd, a-t-il indiqué à La Presse Canadienne lors d’une entrevue. [Nous avons été] une bouée de sauvetage pour de nombreux Canadiens depuis plus de 90 ans. Cela aura un impact énorme. »

Cette décision est un coup dur pour les régions rurales et éloignées, qui dépendent de diverses compagnies privées d’autobus interurbains pour le transport.

Le service de Greyhound faisait depuis longtemps partie d’un réseau reliant les petites communautés et les grandes villes, offrant un mode de voyage abordable et pratique pour tous, des étudiants aux personnes âgées, en passant par les travailleurs essentiels et les routards.

Cependant, la popularité croissante de la propriété automobile, du covoiturage, des compagnies aériennes à bas prix et de la migration urbaine a lentement érodé l’achalandage des autobus, ce qui a conduit Greyhound Canada à réduire progressivement la fréquence de certains services et à supprimer complètement d’autres itinéraires.

Invoquant une baisse de l’achalandage, la déréglementation et la concurrence subventionnée, Greyhound Canada avait déjà suspendu toutes ses activités dans l’Ouest canadien en 2018.

Pourtant, malgré les difficultés persistantes avec ses itinéraires restants, rien n’aurait pu préparer la compagnie à la chute spectaculaire de 95 % du nombre de passagers au début de la pandémie, a souligné M. Kendrick.

Environ 260 employés ont été mis à pied lorsque Greyhound Canada a interrompu temporairement son service passager en mai dernier. Quelque 45 employés supplémentaires seront licenciés à la suite de la fermeture définitive, a précisé M. Kendrick.

Greyhound prévoit de vendre les gares routières dont il est le propriétaire, a-t-il poursuivi. Pour ce qui est de ses propriétés louées, certains des accords ont expiré ou prévoient une « clause de sortie ». La société a l’intention de respecter les conditions des baux qu’elle est obligée de continuer à payer, a dit M. Kendrick.

Les billets achetés en prévision de voyages ayant lieu après jeudi seront remboursés aux consommateurs. Les clients disposant d’un bon de voyage valide peuvent également demander un remboursement.