(New York) General Motors (GM) a vu ses profits bondir au premier trimestre et a confirmé ses prévisions annuelles malgré la pénurie de semi-conducteurs qui touche actuellement l’ensemble de la production du secteur automobile.  

Avec la carence de semi-conducteurs, devenus un élément essentiel sur les chaînes automobiles, la période « reste compliquée pour l’entreprise qui sort tout juste de 2020 », a souligné la patronne du groupe, Mary Barra, dans une lettre aux actionnaires.

Le groupe avait prévenu en février que la carence de puces devrait lui coûter entre 1,5 et 2 milliards de dollars.

« Mais l’équipe continue de démontrer sa capacité à faire face à des situations complexes », a-t-elle ajouté.  

Le constructeur donne notamment la priorité aux véhicules les plus demandés, dont les camionnettes et les VUS aux marges généralement plus élevées, et procède à des ajustements pour s’adapter aux semi-conducteurs disponibles.

Et « même si nous faisons face à des suspensions de production au deuxième trimestre, nous nous attendons à un premier semestre solide » en termes de bénéfice opérationnel, a indiqué Mme Barra.  

Le numéro un de l’automobile aux États-Unis s’attend toujours à un bénéfice opérationnel compris entre 10 et 11 milliards de dollars sur l’ensemble de l’année, contre 9,7 milliards en 2020.

« Au vu de ce que nous savons aujourd’hui, les résultats devraient ressortir dans le haut de cette fourchette », a souligné Mme Barra.  

Le groupe s’attend par ailleurs à un bénéfice ajusté par action et hors éléments exceptionnels, la référence à Wall Street, compris entre 4,50 et 5,25 dollars. Les analystes anticipaient en moyenne 5,24 dollars.

Rattraper la production perdue

Au premier trimestre, le groupe américain a dégagé un bénéfice net de 3 milliards de dollars, contre 294 millions un an plus tôt sur la même période.  

Ajusté par action et hors éléments exceptionnels, le bénéfice a largement dépassé les attentes des analystes en s’affichant à 2,25 dollars, contre 1,04 dollar prévu.  

Le chiffre d’affaires de General Motors est ressorti quasi stable, à 32,5 milliards de dollars.  

La progression des livraisons de ses véhicules aux États-Unis et en Chine a compensé le repli observé sur d’autres marchés.

La branche financière du groupe a aussi dégagé des résultats solides, portée par la « forte demande » des consommateurs pour les véhicules au fur et à mesure que les effets de la pandémie s’estompent dans certaines régions et par « les prix plus élevés des véhicules d’occasion », a indiqué Mme Barra lors d’une conférence téléphonique.

L’action du groupe prenait 3,8 % à la mi-séance à Wall Street.

Son concurrent aux États-Unis Ford avait prévenu la semaine dernière que la pénurie de semi-conducteurs affectait ses usines plus sévèrement que prévu, divisant par deux la production prévue au deuxième trimestre.  

Le groupe automobile Stellantis, issu de la récente fusion de Peugeot-Citroën et de Fiat-Chrysler, a de son côté indiqué mercredi que cette même pénurie l’avait empêché de produire 190 000 véhicules au premier trimestre, sans toutefois encore freiner ses ventes.

Chez GM, la production reste perturbée dans six usines au Canada, aux États-Unis et au Mexique.  

Lors d’une interview sur CNBC, Mme Barra a estimé que la situation au deuxième trimestre serait la plus compliquée et a précisé que le groupe tenterait de rattraper ensuite la production perdue « autant que possible » d’ici la fin de l’année.