Transat vient d’annoncer qu’elle a conclu un accord avec le gouvernement du Canada qui lui permettra de disposer de 700 millions de liquidités supplémentaires. Le voyagiste montréalais pourra ainsi rembourser dès maintenant ses clients dont le voyage a dû être annulé à cause de la pandémie.

Transat pourra emprunter des liquidités supplémentaires maximales de 700 millions de dollars par l’intermédiaire du Crédit d’urgence pour les grands employeurs (CUGE).

Selon le président et chef de la direction, Jean-Marc Eustache, c’est la somme dont l’entreprise avait besoin pour rembourser les clients dans des conditions soutenables et envisager sereinement l’avenir.

Au cours de l’assemblée annuelle des actionnaires, qui s’est tenue jeudi matin, il a rappelé toutes les mesures énergiques que Transat avaient prises au cours des derniers mois pour faire face à la crise et s’est dit optimiste pour la reprise des activités.

« Nous sommes très profondément convaincus que l’environnement post COVID nous sera favorable. Parce que nous opérons sur le bon marché, celui du loisir. Qu’il s’agisse de voyage de familles et d’amis ou de vacances à proprement parlé. Ce marché va reprendre, toutes les études le disent, de manière plus vigoureuse que celui du voyage d’affaires. »

« Nos clients ont mis de l’argent de côté pendant le confinement, a-t-il poursuivi, et ils veulent le dépenser d’abord pour voyager pour le plaisir. »

Dans le cadre de la mise en place de ces facilités de crédit, Transat a pris certains engagements. Elle devra notamment maintenir le même niveau d’emploi que celui constaté au 28 avril 2021, respecter des restrictions quant à la rémunération des hauts dirigeants et rembourser des voyageurs dont le départ était prévu à compter du 1er février 2020, pour lequel un crédit voyage a été émis en raison de la COVID-19.

Pour être éligibles, les clients doivent faire connaître leur souhait d’être remboursés. Les remboursements commencent immédiatement.

« Nous sommes heureux de pouvoir dire aujourd’hui à ceux d’entre eux qui ont exprimé une frustration à recevoir un crédit voyage que nous allons avoir la capacité de les rembourser et nous sommes impatients de les retrouver en grand nombre sur nos ailes » a déclaré le président et chef de la direction, Jean-Marc Eustache lors de l’assemblée annuelle après avoir remercié à la fois les clients et les actionnaires de leur soutien.

L’intérêt de Pierre Karl Péladeau

Le président a affirmé que Transat aura besoin d’alliance pour renforcer son réseau et que les possibilités d’être racheté ou de continuer dans les conditions actuelles seront analysées, dont la proposition de Pierre Karl Péladeau.

« On a un Monsieur qui, à titre personnel, s’intéresse à Transat. Il veut faire une offre sur Transat. Nous on n’a pas le choix, on est une société publique » a soutenu Jean-Marc Eustache, au cours d’un point de presse qui a suivi l’assemblée annuelle, précisant que Pierre Karl Péladeau n’était pas la prochaine priorité sur la liste.

Le président de Transat a expliqué que toute offre devait être examinée en détail par le conseil d’administration, qui par la suite la présente aux actionnes seulement si elle est intéressante. « Puis il faut que cette décision-là satisfasse toutes les parties prenantes. Évidemment il y a les actionnaires, ça, c’est très important, mais il y a aussi les employés, les fournisseurs, tout le monde doit être concerné par ça. »

« C’est une bonne nouvelle », dit Legault

Le premier ministre du Québec, François Legault, a été appelé à commenter la nouvelle lors d’un point de presse.

« Actuellement, ce que je comprends, c’est que le gouvernement fédéral a accepté de donner un montant pour rembourser les clients. Donc ça, c’est une bonne nouvelle et il a donné une marge de crédit à Transat pour passer au travers », a-t-il déclaré.

« Donc, on va continuer nos discussions avec Transat, si c’est nécessaire de les aider, c’est certains qu’on veut garder Transat en vie. C’est certain que bon, je vais faire attention, parce que j’ai un attachement un peu sentimental, mais c’est certain qu’on va aider Transat, mais c’est Pierre Fitzgibbon qui s’en occupe. »

Les investisseurs semblent aussi apprécier cette aide du gouvernement fédéral, le titre de Transat prenait 7,06 %, ou 32 cents, pour s’échanger à 4,85 $ à la Bourse de Toronto en milieu d’avant-midi.