(Montréal) L’accélération de la numérisation provoquée par la pandémie de COVID-19 se traduit par une accélération de la signature de nouveaux contrats chez CGI, qui s’attend à voir ses revenus repartir à la hausse après quatre déclins trimestriels consécutifs.

Pour bon nombre d’entreprises, le virage numérique s’est hissé au sommet de la liste des priorités depuis le début de la crise sanitaire et la tendance n’est pas sur le point de s’essouffler, estime la firme québécoise spécialisée dans les technologies de l’information et les services-conseils.

« Il est clair que nous n’en sommes encore qu’aux premières étapes de la transformation que bon nombre de nos clients devront traverser », a expliqué son président et chef de la direction, George Schindler, mercredi, dans le cadre d’une conférence téléphonique visant à discuter des résultats du deuxième trimestre.

Pour la période de trois mois ayant pris fin le 31 mars, CGI a généré des profits nets de 341,2 millions, ou 1,34 $ par action, en hausse de 8,4 % par rapport à il y a un an. Ses revenus ont toutefois décliné d’environ 1,6 %, à 3,08 milliards.

L’entreprise établie à Montréal a signé pour 3,89 milliards de nouveaux contrats de janvier à mars, en hausse de 40 % comparativement à la période correspondante de l’exercice précédent. Cela devrait lui permettre de voir son chiffre d’affaires grimper au terme du trimestre en cours et mettre fin à une glissade qui s’était amorcée au troisième trimestre de l’exercice 2020.

De plus, l’activité a été plus vigoureuse dans des marchés comme l’Europe, l’Asie-Pacifique et l’Amérique du Nord ainsi que dans des secteurs comme le commerce de détail, les services financiers et du côté des gouvernements.

« Plusieurs de nos clients se sont rendu compte qu’ils traînaient une dette technologique qu’ils pensaient pouvoir régler sur une plus longue période », a souligné M. Schindler, en ajoutant que la pandémie avait bousculé les choses.

Abstraction faite des éléments non récurrents, le profit ajusté de CGI s’est établi à 1,35 $ par action au deuxième trimestre, alors qu’il avait été de 1,26 $ par action il y a un an. En date du 31 mars, le carnet de commandes était demeuré relativement stable, à 23 milliards.

Cette performance trimestrielle s’est avérée conforme aux attentes des analystes, qui tablaient sur un bénéfice ajusté par action de 1,34 $ et sur des recettes d’environ 3,07 milliards, selon la firme de données financières Refinitiv.

Les signaux envoyés par CGI ont été accueillis favorablement par l’analyste Kevin Krishnaratne, de Desjardins Marchés des capitaux.

« Nous notons la proportion des nouveaux contrats qui a augmenté à 38 % (au deuxième trimestre) comparativement à la fourchette (oscillant entre 25 % et 30 %) des derniers trimestres », a-t-il écrit dans une note envoyée par courriel.

CGI, qui compte quelque 77 000 employés – dont 7000 au Québec – répartis dans 40 pays, ambitionne toujours de doubler sa taille dans les cinq à sept prochaines années.

Parallèlement au dévoilement de sa performance financière, la société a annoncé l’acquisition de la firme américaine Sense Corp., qui compte environ 300 employés et qui lui permet d’accroître son empreinte dans des marchés comme Austin, Dallas, Houston et Saint-Louis.

La multinationale québécoise lorgne toutefois une plus importante transaction, puisque les acquisitions sont au cœur de sa stratégie de croissance. CGI a indiqué disposer de 2,8 milliards pour passer à l’action, mais elle n’a pas laissé entendre aux analystes qu’une transaction d’envergure était imminente.

La dernière prise majeure de la compagnie remonte à 2012, lorsqu’elle avait mis la main sur la firme britanno-néerlandaise Logica, au coût de 2,8 milliards.

À la Bourse de Toronto, mercredi, l’action de CGI a pris 1,6 %, ou 1,64 $, pour clôturer à 107 $.