(Washington) La société SpaceX a été autorisée mardi à placer à une orbite plus basse que prévu les satellites de sa constellation Starlink, qui doit à l’avenir fournir un internet à haut débit depuis l’espace, tout en acceptant certaines conditions après les protestations de plusieurs autres entreprises, dont Amazon.

Ces modifications « sont dans l’intérêt du public », a statué la Commission fédérale des communications (FCC) dans une décision publiée en ligne.

Des centaines de satellites ont déjà été mis en orbite par l’entreprise du milliardaire Elon Musk, qui continue à en lancer pour notamment, à terme, couvrir les zones mal connectées ou isolées du globe.

Mais SpaceX avait demandé au régulateur américain la permission de pouvoir en placer un certain nombre, environ 2800, à une orbite plus basse que prévu initialement (540-570 km d’altitude au lieu de 1000-1300 km).

Amazon avait alors protesté, arguant que cela amènerait les satellites d’Elon Musk dans l’orbite de son propre projet de constellation pour fournir internet, le projet Kuiper, dans lequel l’entreprise de Jeff Bezos prévoit d’investir 10 milliards de dollars.

« Selon notre analyse, nous sommes d’accord avec SpaceX que les modifications amélioreront l’expérience pour les utilisateurs du service de SpaceX, y compris dans les régions souvent desservies des pôles », a écrit la FCC dans sa décision.

Elle a également estimé qu’une orbite plus basse pourrait permettre de récupérer les satellites plus rapidement en cas de besoin, ce qui pourra avoir « des effets bénéfiques » en termes de réduction des débris spatiaux.

Mais la FCC a aussi imposé des conditions à SpaceX, dont celle d’accepter « toute interférence supplémentaire » avec d’autres satellites qui résulterait de cette modification. Ce à quoi SpaceX a consenti, selon le régulateur américain.

« C’est une issue positive qui pose des conditions claires à SpaceX », notamment celle d’« accepter des interférences supplémentaires », a déclaré un porte-parole d’Amazon dans un message transmis à l’AFP, en remerciant la Commission de « maintenir un environnement sûr et compétitif dans l’orbite basse de la Terre ».

Une autre condition imposée à SpaceX est que ces satellites ne dépassent jamais une altitude de 580 km, ce qui les maintiendra en dessous de l’orbite à laquelle ceux de Kuiper doivent être placés (590 km).

Elon Musk et Jeff Bezos, qui ont tous deux fondé des sociétés spatiales et se disputent par ailleurs le titre d’homme le plus riche du monde, sont engagés dans une féroce compétition. L’entreprise spatiale de M. Bezos, Blue Origin, a déposé lundi une autre plainte pour protester contre la décision de la NASA d’avoir choisi SpaceX pour déposer les prochains astronautes américains sur la Lune, et non sa propre proposition.