(Paris) Michelin a enregistré au premier trimestre un chiffre d’affaires en progression de 2,3 %, à 5,45 milliards d’euros, ralenti par des effets de changes défavorables et toujours inférieur au niveau d’avant la pandémie, selon des résultats publiés lundi.

Avant la crise de la COVID-19, au premier trimestre 2019, le groupe avait enregistré un chiffre d’affaires de 5,81 milliards d’euros.

À taux égaux, le profit serait de 8,3 %

À taux de change constants, les ventes ont progressé de 8,3 % de janvier à mars par rapport à la même période de l’an dernier, « dans un contexte de forte reprise de l’activité économique mondiale », notamment en Chine, indique Michelin dans un communiqué.

Le chiffre d’affaires a notamment été diminué par la dépréciation du dollar américain par rapport à l’euro et au recul du real brésilien, de la livre turque et du rouble par rapport à l’euro.

Michelin a confirmé son objectif de résultat opérationnel des secteurs annuel supérieur à 2,5 milliards d’euros à parités constantes, et un flux de trésorerie libre structurel d’environ un milliard d’euros, hors nouvel effet systémique lié à la COVID-19.

Le marché mondial des pneumatiques tourisme et camionnettes a rebondi de 9 % en unités sur le premier trimestre 2021.  

Cette augmentation du marché des pneus, comparée à un premier trimestre 2020 frappé par la COVID-19, a cependant été atténuée par les effets de la pénurie de semi-conducteurs affectant l’industrie automobile mondiale, signale Michelin.

Globalement, « le marché reste très compliqué pour le moment », a indiqué le président de Michelin Florent Ménégaux lors d’une conférence avec les analystes. « Nous ne savons pas quand les constructeurs reprendront leur production aux niveaux précédents ».  

Du côté des poids lourds, le nombre de pneus neufs vendus a augmenté de 20 % sur le premier trimestre 2021, « porté par la forte demande de fret dans un contexte de reprise économique mondiale » et se rapprochant des niveaux de début 2019.

Le rebond a également été tiré par les activités dans les secteurs agricoles, de la construction et deux-roues, notamment en moto (premier équipement) et en vélo.

Les activités hors pneus (-0,3 %) ont été « pénalisées par la chute des activités de gastronomie et de voyages ».

Le groupe a annoncé début avril un objectif de 5 % de croissance par an entre 2023 et 2030, ainsi que de nouveaux engagements environnementaux.  

Michelin prévoit par ailleurs de réaliser entre 20 % et 30 % de ses ventes en 2030 dans des activités autres que le pneumatique, comme les objets connectés, le médical, ou l’hydrogène.