(San Francisco) Netflix a fini le premier trimestre 2021 avec près de 208 millions d’abonnés payants dans le monde (+14 %), mais son titre perdait environ 10 % après la clôture de la Bourse, car le géant du streaming vidéo en avait promis 210 millions.

Son chiffre d’affaires a bondi de 24 % à plus de 7 milliards de dollars et son bénéfice net, 1,7 milliard, est largement supérieur aux attentes, sans que cela semble compenser le ralentissement de sa croissance aux yeux des investisseurs.

« Nous pensons que la croissance de notre base d’abonnés payants a ralenti à cause de la percée de 2020 liée à la COVID-19 et aussi à cause d’une offre de contenus plus réduite au premier semestre de cette année, en raison des délais de production dus à la pandémie », a expliqué le groupe californien dans un communiqué.

« Nous avons fini 2020 avec plus d’abonnés et de revenus que nous n’en aurions eus » sans la crise sanitaire, a rappelé Netflix.

La plateforme ne table que sur 1 million d’abonnés supplémentaires pendant le trimestre en cours, contre 10 millions l’année dernière à la même période, mais espère un nouvel élan à partir de l’été, notamment grâce au retour de séries très populaires comme Sex Education ou La Casa de Papel au deuxième semestre.

« Netflix n’a rallié qu’un petit nombre de nouveaux abonnés et en attend encore moins d’ici les prochains résultats », constate Eric Haggstrom, analyste du cabinet eMarketer.

« C’est une source d’inquiétude parce que Disney+, Hulu, HBO Max et d’autres sont en train de les rattraper en termes d’abonnés américains. Cela signifie que Netflix est sans doute proche de la saturation aux États-Unis, son plus gros marché ».

Ce rafraîchissement « montre que le monde est en train de revenir un peu à la normale, aux dépens de Netflix », a tweeté Gene Munster du fonds d’investissement Loup Ventures. Sur le long terme, il envisage une croissance « quasi plate » pour le pionnier du secteur.

Disney+, qui a pris du service en novembre 2019, est parvenu à près de 95 millions d’abonnés en février. La plateforme a largement bénéficié des mesures de confinement, de l’immense catalogue du groupe californien et de prix peu élevés par rapport aux concurrents.