(San Francisco) Le décompte des voix a commencé mardi pour l’élection qui doit déterminer de la création d’un syndicat dans un entrepôt Amazon dans l’Alabama, qui serait une première aux États-Unis, mais les résultats ne seront pas connus avant plusieurs jours au mieux.

Si le oui l’emporte (à la majorité simple des votes exprimés), les 5800 employés du site de tri et d’emballage de Bessemer seront représentés par le RWDSU, le syndicat national de la distribution qu’un employé a contacté l’été dernier.

L’agence fédérale chargée du droit du travail s’occupe du dépouillement des bulletins envoyés par la poste depuis le 8 février dernier. Le comptage a lieu à huis clos, en présence d’observateurs d’Amazon et du syndicat, qui peuvent faire valoir des objections à n’importe quel vote dans les 7 jours.  

Le RWDSU s’attend à de nombreux bulletins disputés (signature au mauvais endroit, profession incorrecte, etc.) et à de nombreux délais juridiques et techniques causés par le géant du commerce en ligne. Celui-ci a fait campagne contre le mouvement de syndicalisation à coup de textos, d’affiches et de réunions d’information hebdomadaires dans l’entrepôt.

« Il est important que tous les employés connaissent les faits concernant les syndicats », a expliqué Heather Knox, une porte-parole d’Amazon contactée par l’AFP lundi. « Si le syndicat l’emporte, cela va affecter tout le monde sur le site ».

Les salariés pro-syndicats se plaignent de cadences infernales, du manque de temps pour aller aux toilettes ou pour manger, du manque de protections en matière de sécurité (notamment contre la COVID-19) et de salaires insuffisants par rapport au travail demandé.

PHOTO JAY REEVES, ASSOCIATED PRESS

Si le oui l’emporte (à la majorité simple des votes exprimés), les 5800 employés du site de tri et d’emballage de Bessemer (sur la photo) seront représentés par le RWDSU, le syndicat national de la distribution qu’un employé a contacté l’été dernier.

Amazon insiste de son côté sur des revenus qui démarrent à 15 dollars de l’heure (plus du double du salaire minimum dans l’Alabama) et sur les avantages sociaux comme la couverture santé. Le groupe assure que ses employés disposent des pauses nécessaires.

La campagne a été marquée par une communication tendue, des rumeurs sur les tactiques de part et d’autre et des attaques de plus en plus directes sur Twitter la semaine dernière.

« Nous nous attendons à ce qu’Amazon fasse tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher ses travailleurs d’avoir une voix au chapitre. Ils ont montré qu’ils étaient capables de tout », a déclaré Joshua Brewer, le président local du RWDSU, à l’AFP lundi.

Lundi, l’agence fédérale du droit du travail a rejeté une demande d’Amazon, qui exigeait l’installation d’une caméra fixe dans la salle du dépouillement, avec une retransmission en direct chez les deux parties.