Déjà implantée au Costa Rica, l’entreprise de gestion des déchets EBI Environnement de Berthierville, au Québec, met le pied au Chili, où elle vient de faire la plus importante acquisition de son histoire.

Cosemar, la troisième entreprise en importance du pays dans la gestion des déchets avec 1900 employés, est maintenant la propriété d’EBI Environnement, qui entend s’en servir comme plateforme pour accroître ses activités au Chili et ailleurs en Amérique du Sud.

« Le Chili est un pays qui nous a semblé idéal pour prendre de l’expansion », explique Michel Sylvestre, directeur général des activités latino-américaines de l’entreprise familiale fondée il y a 60 ans.

Du Costa Rica, où EBI a pris pied en 1997 à la suite d’une mission commerciale de gens d’affaires québécois, l’entreprise a exploré les possibilités d’expansion dans les pays voisins. Le Chili est un pays structuré, qui a beaucoup d’affinités avec le Québec et le Canada, affirme Michel Sylvestre. Beaucoup d’entreprises canadiennes et québécoises du secteur des mines et de l’énergie y sont installées, de même que la Banque Scotia, illustre-t-il.

Cosemar est installée à Viña del Mar, une excroissance de la ville de Valparaíso, sur la côte pacifique du Chili. L’entreprise fait à peu près la même chose qu’EBI au Québec. Elle collecte et transporte les matières résiduelles et gère quatre sites d’enfouissement.

Ses clients sont des municipalités, des commerces et des entreprises qui attribuent des contrats de services comme ça se fait ici. Le montant de la transaction n’a pas été rendu public.

EBI entend exporter dans ses nouvelles activités chiliennes son savoir-faire en matière de récupération et de valorisation des déchets. Au Québec, EBI produit du gaz naturel renouvelable à partir des biogaz de ses sites d’enfouissement. Une partie de son parc de camions roule d’ailleurs au gaz naturel.

Les méthodes doivent être adaptées à des climats très différents. « On tropicalise notre expertise », résume Michel Sylvestre, qui a déjà passé cinq ans au Costa Rica.

Un secteur résilient

Pandémie ou pas, les services de gestion des matières résiduelles sont un secteur résilient partout dans le monde, souligne le dirigeant d’EBI. « On considère qu’on est chanceux d’être dans ce domaine-là », dit-il.

Chez Cosemar, tous les employés ont déjà été vaccinés contre la COVID-19, ajoute-t-il, parce qu’ils fournissent un service considéré comme essentiel.

Partout dans le monde, les pays s’interrogent sur la meilleure façon de gérer les matières résiduelles, et l’agrandissement des sites d’enfouissement devient de plus en plus compliqué. C’est vrai, dit Michel Sylvestre, mais même si on réduit le volume des matières résiduelles et qu’on change les méthodes, il y aura toujours des rejets, selon lui.

Avec l’acquisition de Cosemar, EBI comptera 3000 employés, dont une majorité en Amérique du Sud. Cette tendance devrait se poursuivre puisque le continent sud-américain compte plus de petites entreprises, et donc plus de possibilités de consolidation que le Québec, où des géants comme Waste Management et Laidlaw sont déjà installés.

Des possibilités d’expansion existent au Chili même, un pays de 19 millions d’habitants, souligne Michel Sylvestre. EBI regarde aussi ce qui se passe du côté de la Colombie, du Pérou et du Panamá et trouve le tout « très intéressant », du point de vue de son entreprise, estime-t-il.

Le Fonds FTQ est devenu actionnaire d’EBI Environnement en 2018 et il soutient sa croissance à l’extérieur du Québec. Selon son vice-président Christian Brosseau, les solutions innovantes de l’entreprise contribuent à réduire les effets des matières résiduelles sur l’environnement.