Au moment où le gouvernement modernise la Loi sur les accidents du travail et les maladies professionnelles, Groupe Atwill-Morin a décidé de procurer à ses maçons des exosquelettes. L’entreprise québécoise espère attirer des talents en ajoutant cette innovation technologique réservée jusqu’ici aux militaires et aux patients en perte de mobilité.

Les maçons de Groupe Atwill-Morin pourront continuer à restaurer des bâtiments prestigieux, comme l’hôtel de ville de Montréal, la gare Viger et la Cour suprême du Canada, tout en préservant leurs articulations et en évitant les blessures aux épaules et aux coudes ainsi que les tendinites.

« L’innovation est une valeur si importante pour nous qu’on n’a même pas fait le calcul de rentabilité avant de faire l’achat des exosquelettes », raconte en entrevue téléphonique Matthew Atwill-Morin, président de l’entreprise, qui compte 800 employés et dont le chiffre d’affaires s’élève à 100 millions de dollars.

PHOTO FOURNIE PAR GROUPE ATWILL-MORIN

C’est lors d’un congrès à Las Vegas, il y a deux ans, que les trois frères de l’entreprise familiale Groupe Atwill-Morin ont vu les exosquelettes.

L’entreprise québécoise a commandé six unités à 12 000 $US chacune d’une entreprise californienne, que revêtiront les employés, des épaules aux chevilles, et qui minimiseront l’impact des charges lourdes et des mouvements répétitifs.

En attendant de recevoir la commande, retardée depuis septembre 2020 à cause de la pandémie, les maçons utilisent un bras fixé sur une structure près d’eux qui leur permet de soutenir leurs lourds outils.

Diminuer les conséquences physiques

« Le métier de briqueteur-maçon et celui de réfection sont très durs physiquement. Le faire pendant quatre heures, ce n’est pas un problème, mais après une saison de 2000 heures et après une carrière, c’est là que ça va se sentir dans les bras, les muscles et dans la fatigue générale », explique Matthew Atwill-Morin.

Pour une entreprise comme la nôtre, les coûts humains et en dollars, en santé et sécurité, c’est astronomique. Même si je ne gagne pas en productivité avec les exosquelettes, si je réussis à minimiser les risques d’accident ou de maladie professionnelle, c’est un investissement qui sera rentable pour nous.

Matthew Atwill-Morin, président de Groupe Atwill-Morin

En temps normal, hors pandémie, les trois frères de l’entreprise familiale parcourent le monde à la recherche d’innovations dans le domaine de la maçonnerie et de la restauration.

« On est une nouvelle génération d’entrepreneurs qui croit en de nouvelles technologies et en la robotique, affirme Matthew Atwill-Morin. On est allés en Chine, en Allemagne, en France, et c’est lors d’un congrès à Las Vegas qu’on a vu les exosquelettes il y a deux ans. On est la seule entreprise québécoise à en avoir commandé. »

En plus d’attirer les jeunes avec les nouvelles technologies, le président espère positionner Groupe Atwill-Morin comme une entreprise qui prend soin de la santé et de la sécurité de ses employés.