(Washington) Le sénateur américain Bernie Sanders a annoncé vendredi avoir demandé au fondateur d’Amazon Jeff Bezos de venir témoigner mercredi devant une commission qui l’accuse de mener une « campagne anti-syndicalisme » dans l’État de l’Alabama.  

Le sénateur indépendant, figure des progressistes américains, n’a pas indiqué si l’homme le plus riche du monde avait accepté. Amazon n’a pas immédiatement répondu à une sollicitation de l’AFP.

« J’ai invité Jeff Bezos à témoigner devant la commission budgétaire la semaine prochaine pour expliquer aux Américains pourquoi il pense qu’il est opportun de dépenser des tonnes d’argent afin de tenter de priver de leur dignité économique des employés d’Amazon alors même qu’il s’est enrichi de 78 milliards supplémentaires pendant la pandémie », a tweeté M. Sanders.

La commission du Budget du Sénat, présidée par Bernie Sanders, organisera mercredi une audition sur « la crise des inégalités dans les richesses et les revenus aux États-Unis ».

« Des millions d’Américains sont au chômage, sous-employés, ou ont abandonné leur recherche d’emploi, tandis que la faim est à son plus haut niveau depuis des décennies dans le pays », écrit la commission, dans un communiqué annonçant l’audition.

« Pendant ce temps, les plus riches du pays s’enrichissent encore », poursuit le communiqué en citant le cas de Jeff Bezos, qui « détient plus de richesses que les 39 % d’Américains les plus modestes ».  

« M. Bezos […] est actuellement engagé dans une campagne antisyndicalisme sans relâche contre des employés d’Amazon à Bessemer, dans l’Alabama », accuse le communiqué.

L’une de ces employées, Jennifer Bates, témoignera lors de l’audition mercredi.  

Après des mois de mobilisation de certains salariés, les quelques 5800 employés de l’entrepôt de Bessemer sont appelés à envoyer un bulletin par voie postale d’ici le 29 mars pour décider s’ils veulent être représentés par un syndicat.  

Le groupe de Seattle ne s’oppose pas officiellement aux syndicats, mais mène campagne contre eux. Dans le cas de Bessemer, des affiches dans les toilettes et un site web baptisé « Faites-le sans les cotisations » (DoItWithoutDues) encouragent les employés à ne pas se syndiquer.

L’entreprise souligne qu’elle paye ses salariés plus du double du salaire minimum dans l’Alabama.

Amazon est le deuxième plus important employeur aux États-Unis, avec 800 000 personnes, principalement des ouvriers et techniciens dans ses centres de logistique.

Jusqu’à présent, les tentatives de syndicalisation dans ses entrepôts ont échoué.